D'après le dernier rapport sur l'État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde publié mercredi par cinq organismes spécialisés du système des Nations Unies, 733 millions de personnes environ ont souffert de la faim en 2023, soit une personne sur 11 à l'échelle mondiale et une sur cinq en Afrique, a rapporté l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Le rapport annuel, présenté officiellement cette année dans le cadre de la réunion ministérielle du groupe du G20 chargé de l'Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté qui se déroule au Brésil, alerte sur le fait que le monde n'est pas du tout en bonne voie pour atteindre l'objectif de développement durable (ODD) 2, Faim zéro, à l'horizon 2030, souligne le FAO dans un communiqué publié sur son site.
Malgré quelques progrès enregistrés dans certains domaines tels que le retard de croissance et l'allaitement maternel exclusif, un nombre préoccupant de personnes demeurent en proie à l'insécurité alimentaire et à la malnutrition, relève encore le FAO.
Les tendances diffèrent considérablement selon les régions: la proportion de la population souffrant de la faim continue d'augmenter en Afrique (20,4 pour cent), se maintient en Asie (8,1 pour cent) – même si la situation reste particulièrement difficile, la région comptant plus de la moitié des personnes qui souffrent de la faim dans le monde –, et diminue légèrement en Amérique latine (6,2 pour cent). De 2022 à 2023, la faim a empiré en Asie de l'Ouest, dans les Caraïbes et dans la plupart des sous-régions de l'Afrique, précise la même source.
Si les tendances actuelles se confirment, quelque 582 millions de personnes seront sous-alimentées de manière chronique en 2030, parmi lesquelles la moitié vivront en Afrique, avertissent le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Fonds international de développement agricole (FIDA), l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Programme alimentaire mondial (PAM).
Une projection très proche des niveaux observés en 2015 lorsque les objectifs de développement durable ont été adoptés, ce qui dénote une stagnation inquiétante des progrès, note enfin l'organisation onusienne.