Air France-KLM affirme avoir "tourné la page" du Covid-19

16:5917/02/2023, vendredi
AFP
Le logo de la compagnie aérienne néerlandaise KLM à un comptoir d'enregistrement, à l'aéroport de Schiphol.Crédit: Evert Elzinga / ANP / AFP
Le logo de la compagnie aérienne néerlandaise KLM à un comptoir d'enregistrement, à l'aéroport de Schiphol.Crédit: Evert Elzinga / ANP / AFP

Air France-KLM a "tourné la page" du Covid-19: largement revenu dans le vert en 2022 après deux années de pertes abyssales, le groupe aérien prévoit d'être libéré dès avril des contraintes liées aux aides consenties par les États pendant la crise sanitaire.

L'entreprise franco-néerlandaise a dégagé 728 millions d'euros de bénéfice net l'année dernière, plus du double de celui de 2019, avant que la pandémie ne plonge le transport aérien dans la pire crise de son histoire.


En 2020, le groupe avait perdu 7,1 milliards d'euros, et encore 3,3 milliards en 2021.


Outre ce retour aux bénéfices, Air France-KLM a atteint un niveau de chiffre d'affaires proche de celui de 2019, à 26,4 milliards d'euros, contre 27,2 trois ans plus tôt et ce, alors que le groupe n'a transporté que 83 millions de personnes l'année dernière, soit 21 millions de moins qu'en 2019. Il n'avait du reste déployé en 2022 que 85% de ses capacités de sièges d'avant-crise.


"Nous avons tourné la page, nous sommes très heureux des résultats de l'année dernière, nous envisageons une année 2023 très solide"
, a affirmé le directeur général d'Air France-KLM, Benjamin Smith, lors d'une conférence de presse vendredi.

Sauvé de la faillite par les États français et néerlandais et après deux recapitalisations, le groupe est sorti intrinsèquement plus rentable de la crise. 


L'équipe dirigeante a mené un plan de réduction des coûts, se débarrassant de ses avions les moins profitables et réduisant ses effectifs à 75.500 équivalents temps plein, contre 85.600 fin 2019.


Air France-KLM doit encore finir d'assainir ses finances, même si sa dette nette a été réduite de 8,2 à 6,3 milliards d'euros en un an, sa rentabilité retrouvée devant lui permettre d'accéder plus facilement aux marchés pour se refinancer.


Acquisitions possibles


En outre, l'entreprise a l'intention d'être libérée d'ici à avril de toutes les obligations liées aux aides apportées pour lui permettre de survivre à la pandémie.


Cela passera notamment par le remboursement de 2,5 milliards d'euros de prêts garantis par l’État français, qui va par ailleurs rester actionnaire à 28,6%.


Le groupe pourra dès lors théoriquement verser des dividendes, davantage payer ses dirigeants et effectuer des acquisitions.


M. Smith s'est félicité vendredi que son groupe puisse être en conséquence considéré comme
"légitime"
par des compagnies aériennes à la recherche de partenariats, de participations, voire de cessions pour assurer leur
"survie à long terme"
. Il a cité à cet effet TAP, que le gouvernement portugais a dit vouloir à nouveau privatiser.

Air France-KLM a laissé entrevoir un retour au trafic passagers d'avant-crise dès cette année, avec une fourchette de sièges disponibles située entre 95 et 100% de 2019.


Ce ratio devrait même atteindre 135% dans la
"low-cost"
Transavia, fer de lance du développement du groupe, et dont la flotte doit passer à 71 avions d'ici à l'été.

Air France-KLM a manifesté cet optimisme malgré les prix élevés des hydrocarbures, qui lui ont fait acquitter une facture de 7,2 milliards d'euros de kérosène en 2022 contre 2,7 milliards en 2021. Les tarifs plus élevés des billets n'ont pas atténué la demande et les réservations sont proches du niveau de 2019, selon le groupe.


La compagnie KLM a également vu son activité freinée par les difficultés opérationnelles sur sa plateforme de correspondances d'Amsterdam-Schiphol, où un plafonnement annuel des vols été imposé au nom de la lutte contre la pollution sonore.


"D'un point de vue commercial, nous y sommes tout à fait opposés"
, a commenté M. Smith, en mettant en avant les investissements massifs de son groupe dans des avions neufs, moins polluants et bruyants.

À lire également:

#avion
#KLM
#Covid-19