La politique américaine connaît des jours plus agités qu'elle ne l'a été depuis longtemps. Alors que le séisme politique provoqué par la performance du président Biden lors du débat se poursuit, la déclaration de sa campagne selon laquelle "je ne me retire absolument pas" montre qu'il résistera aux appels à se retirer de la course dans les jours à venir. Les détails rapportés par la presse montrent que la famille et l'entourage de Joe Biden lui conseillent de poursuivre la course. Ce groupe, qui
La politique américaine connaît des jours plus agités qu'elle ne l'a été depuis longtemps. Alors que le séisme politique provoqué par la performance du président Biden lors du débat se poursuit, la déclaration de sa campagne selon laquelle "je ne me retire absolument pas" montre qu'il résistera aux appels à se retirer de la course dans les jours à venir. Les détails rapportés par la presse montrent que la famille et l'entourage de Joe Biden lui conseillent de poursuivre la course. Ce groupe, qui tente de montrer que sa prestation au débat n'est qu'un accident de la route, défend la thèse selon laquelle Biden surmontera ce problème et vaincra Trump, tout comme il a surmonté les difficultés qu'il a rencontrées dans le passé. Cependant, étant donné que le problème que Biden doit surmonter cette fois-ci n'est pas un défi extérieur à lui-même, mais ses propres problèmes de santé, il semble peu probable qu'il convainque les électeurs à partir de ce moment.
SE RETIRER OU NE PAS SE RETIRER
Mercredi, le président Biden et le vice-président Harris ont rencontré 24 gouverneurs démocrates. Lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion, trois gouverneurs ont déclaré leur soutien à Biden et ont tenté de maintenir l'unité du parti. Les gouverneurs du Minnesota, du Maryland et de New York, qui ont déclaré avoir eu une réunion "honnête" avec le président et lui avoir fait part de leurs préoccupations, ont annoncé qu'ils soutiendraient Biden tant qu'il resterait dans la course. Cette déclaration exprimait le fait que tant que Biden resterait dans la course, les élites du parti auraient les mains liées. Le soutien des délégués et les dons de campagne que Biden a recueillis jusqu'à présent créent une équation dans laquelle sa décision de renoncer à l'investiture dépend de sa propre décision. L'arrêt des campagnes électorales dépend de l'arrêt des dons, mais comme Biden est le seul candidat, il n'y a pas d'autre adresse pour les donateurs qui veulent soutenir un autre candidat. Dans ce cas, il n'y a pas d'autre option que de convaincre Biden de se retirer.
Jusqu'à présent, le nombre d'hommes politiques en exercice appelant Biden à se retirer de la course est faible. Si seuls deux membres de la Chambre des représentants ont lancé cet appel, une dizaine de sénateurs, de représentants et de gouverneurs ont fait part de leur "inquiétude". Quatre hommes politiques qui ne sont pas actuellement en fonction, mais qui l'ont été par le passé, ont également appelé au retrait. On peut s'attendre à ce que ces chiffres augmentent dans les jours à venir, mais la décision de Biden de continuer a pour l'instant un impact sur les poids lourds du parti. La presse s'est fait l'écho du fait que Biden tentera d'apaiser les inquiétudes en se montrant plus souvent devant la presse dans les jours à venir. Il essaiera d'oublier le débat grâce à ses bonnes performances dans ce processus, mais il est clair que ce ne sera rien d'autre qu'une perte de temps pour trouver un nouveau candidat pour le parti.
UN AUTRE CANDIDAT PEUT-IL RÉUSSIR ?
D'un autre côté, certains affirment que même si les Démocrates désignent un nouveau candidat, ils ne seront pas en mesure de vaincre Trump. Il est possible que Biden tente d'unir le parti en produisant une formule autour de la candidature de son adjoint Harris, mais le fait que les chances de Harris contre Trump soient encore plus faibles que celles de Biden renforcera l'opposition à ce scénario. Dans le cas où Biden décide de se retirer d'une manière ou d'une autre, un duo formé par les noms ayant obtenu le plus grand nombre de voix à la convention du parti aura plus de chances de l'emporter, mais un scénario dans lequel Harris est exclu peut également causer des troubles au sein du parti. Si Biden insiste sur sa candidature, il lui sera difficile de convaincre les électeurs. D'autre part, s'il se retire de la nomination, il ne sera pas facile pour les Démocrates de convaincre les électeurs avec un nouveau candidat.
Un sondage réalisé par le New York Times auprès d'électeurs probables après le débat montre que Trump a augmenté son avance, qui est passée de trois points avant le débat à six points. Cette marge, qui semblait auparavant se situer dans la marge d'erreur et qui a donné lieu à des commentaires selon lesquels il s'agirait d'une course au coude à coude, est désormais le signe de la victoire de Trump. Biden, quant à lui, est convaincu d'avoir réussi par le passé à tromper les sondages qui annonçaient la fin de sa candidature et pense pouvoir réitérer l'expérience. La campagne de Biden donne également des exemples tels que la perte de sa femme et de sa fille dans un accident de voiture dans le passé, son fils succombant à un cancer du cerveau à l'âge de 46 ans, le fait de ne pas être entré dans la course en faveur d'Hillary Clinton en 2016, et de devenir le candidat du parti avec le soutien des Noirs en 2020 alors qu'on disait que sa campagne était terminée. Biden est présenté comme un leader qui est revenu et a réussi alors que l'on pensait qu'il était fini. Ils affirment que le même scénario se répétera contre Trump et que personne d'autre que Biden n'a de chance de vaincre Trump.
Cet argument a peu de chances d'aboutir, que ce soit auprès des Démocrates ou de l'électorat en général, car il est clair que les problèmes de santé de Biden ne sont pas un cas isolé et qu'ils ne feront que s'aggraver au cours des quatre prochaines années. Il est également clair que ces arguments sont produits pour légitimer la décision de Biden et de son entourage proche de poursuivre la course et que l'élection ne peut être gagnée avec les seuls arguments anti-Trump. A ce stade, c'est la candidature même de Biden qui est au cœur de la crise, et si cette question n'est pas clarifiée rapidement, il ne semble pas possible pour les Démocrates de réussir l'unité face à Trump. A ce stade, les Démocrates ne veulent pas lever le drapeau contre Biden et préfèrent qu'il se retire par la persuasion, mais l'insistance continue de Biden rendra les appels au retrait inévitables.