Noyade suspecte d'une étudiante gabonaise en Türkiye: le procureur dévoile les premiers éléments de l'enquête

La rédaction
19:0531/03/2023, vendredi
MAJ: 31/03/2023, vendredi
Yeni Şafak
Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga (18 ans), une étudiante gabonaise en classe préparatoire à l'université de Karabük, dont le corps a été retrouvé dans le ruisseau Filyos. Crédit photo: AA
Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga (18 ans), une étudiante gabonaise en classe préparatoire à l'université de Karabük, dont le corps a été retrouvé dans le ruisseau Filyos. Crédit photo: AA

Le corps d'une femme a été découvert dans le ruisseau Filyos à Karabük (région de la mer Noire) en Türkiye. Selon la gendarmerie contactée par Nouvelle Aube, l'enquête se poursuit à travers le relevé de plusieurs témoignages ainsi que l'analyse des images des caméras situées dans la zone où le corps a été découvert.

Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga, âgée de 18 ans, a été retrouvée samedi 25 mars dans une rivière près d'une voie ferrée, non loin de l'université de Karabük (nord) où elle était étudiante en génie mécanique. La victime, qui résidait dans la province depuis trois mois, a été découverte sans carte d'identité ni téléphone portable sur elle.



Selon les déclarations du bureau du procureur de Karabük, contacté par Nouvelle Aube, les premiers éléments de l'enquête et les résultats de l'autopsie n'ont pas mis en évidence de signes d'agression sexuelle, ni d'utilisation d'arme tranchante ou à feu. Le décès serait dû à une noyade mais les premières constatations ne permettent pas d'expliquer dans quelles conditions celle-ci est survenue.


Outre le fait qu'il n'y ait aucune preuve de viol, les autorités ont déclaré que les résultats de l'autopsie n'ont pas mis en évidence des preuves suggérant que la jeune étudiante ait été kidnappée.

Les vêtements de la victime ont été envoyés au laboratoire du département criminel afin d'être analysés. Par ailleurs, plusieurs témoins ont été interrogés et les images des caméras de surveillance de la zone où le corps a été découvert sont en cours d'analyse.


La gendarmerie a souligné, quant à elle, que cette enquête est menée avec le plus grand sérieux et qu'aucune piste n'est négligée.
"Les enquêteurs travaillent sans relâche afin d'identifier les personnes impliquées dans cette affaire et déterminer les circonstances exactes de la mort de la jeune femme"
, a déclaré le commandant de la gendarmerie provinciale de Karabük au correspondant de Nouvelle Aube.

Suite à l'annonce de la découverte du corps, sur les réseaux sociaux de nombreux internautes ont avancé des hypothèses sur les causes de son décès, affirmant que cette dernière avait été victime d'un acte criminel dû à ses origines ou encore affirmant qu'elle avait été
"sauvagement kidnappée, violée et assassinée"
.

Toujours selon les enquêteurs, il n'y a aucune preuve que ce décès résulte d'un crime de haine au motif que la victime était une femme de couleur. Ces derniers ont rappelé qu'émettre des allégations non vérifiées pouvait entraver l'enquête en plus d'aggraver la douleur de sa famille et de ses proches.


MESSAGE DE CONDOLÉANCES DE L'UNIVERSITÉ



D'autre part, le recteur de l'université de Karabük, le professeur Refik Polat, a publié un message de condoléances. Dans celui-ci, le recteur Polat a déclaré :
"J'ai appris avec une profonde tristesse le décès de Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga, étudiante en classe préparatoire au département d'ingénierie des systèmes énergétiques de la faculté de technologie de notre université. Nous souhaitons la miséricorde d'Allah à notre précieuse étudiante Ibouanga, qui était également aimée par ses amis et ses professeurs, et de la patience à sa famille, ses proches, ses professeurs et ses amis. Nous sommes désolés pour cette perte."

LES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS SE MOBILISENT



Les étudiants internationaux, affirmant qu'ils ne pouvaient pas obtenir d'informations de la part des autorités, se sont rassemblés devant le bâtiment du rectorat de l'université de Karabük.


Le groupe brandissant des banderoles avec l'inscription "Justice pour Dina" s'est dirigé vers l'entrée principale de l'université en scandant des slogans en français. Les équipes de la police anti-émeute ont bloqué la sortie de l'université avec des véhicules d'intervention et des boucliers et n'ont pas permis aux manifestants de sortir. Un rassemblement qui a pris fin après que les équipes de police aient discuté avec les étudiants qui sont ensuite retournés dans l'enceinte de l'université.

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