Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga, âgée de 18 ans, a été retrouvée samedi 25 mars dans une rivière près d'une voie ferrée, non loin de l'université de Karabük (nord) où elle était étudiante en génie mécanique. La victime, qui résidait dans la province depuis trois mois, a été découverte sans carte d'identité ni téléphone portable sur elle.
Selon les déclarations du bureau du procureur de Karabük, contacté par Nouvelle Aube, les premiers éléments de l'enquête et les résultats de l'autopsie n'ont pas mis en évidence de signes d'agression sexuelle, ni d'utilisation d'arme tranchante ou à feu. Le décès serait dû à une noyade mais les premières constatations ne permettent pas d'expliquer dans quelles conditions celle-ci est survenue.
Les vêtements de la victime ont été envoyés au laboratoire du département criminel afin d'être analysés. Par ailleurs, plusieurs témoins ont été interrogés et les images des caméras de surveillance de la zone où le corps a été découvert sont en cours d'analyse.
Toujours selon les enquêteurs, il n'y a aucune preuve que ce décès résulte d'un crime de haine au motif que la victime était une femme de couleur. Ces derniers ont rappelé qu'émettre des allégations non vérifiées pouvait entraver l'enquête en plus d'aggraver la douleur de sa famille et de ses proches.
Les étudiants internationaux, affirmant qu'ils ne pouvaient pas obtenir d'informations de la part des autorités, se sont rassemblés devant le bâtiment du rectorat de l'université de Karabük.
Le groupe brandissant des banderoles avec l'inscription "Justice pour Dina" s'est dirigé vers l'entrée principale de l'université en scandant des slogans en français. Les équipes de la police anti-émeute ont bloqué la sortie de l'université avec des véhicules d'intervention et des boucliers et n'ont pas permis aux manifestants de sortir. Un rassemblement qui a pris fin après que les équipes de police aient discuté avec les étudiants qui sont ensuite retournés dans l'enceinte de l'université.