Réalisée en Suède et publiée dans le Lancet Oncology, cette étude permet surtout de conclure qu'il n'y a pas de risque à ce que les radiologues utilisent un logiciel d'intelligence artificielle (IA) pour mieux orienter leurs analyses.
En fin de compte, le groupe assisté par l'IA n'a pas enregistré de moins bonnes performances: on y a même détecté légèrement plus de cancers. Le taux de "faux positifs", c'est-à-dire les cas où le premier examen soupçonne à tort un cancer, était, lui, semblable.
Ces résultats sont prometteurs car le dépistage est largement considéré comme l'une des principales manières de lutter contre le cancer du sein. En France, il est généralisé chez les femmes de 50 à 74 ans, dans la lignée des recommandations européennes.
Pour autant, il est trop tôt pour conclure à l'intérêt réel de l'IA dans le domaine: il faudra plusieurs années de recul pour savoir si elle a été aussi efficace qu'un double avis humain.
Pour ce faire, les chercheurs compareront dans deux ans le taux de cancers qui auront échappé au dépistage mais auront été diagnostiqués dans l'intervalle.
Ces premières données laissent aussi planer une incertitude sur le risque de "surdiagnostic", à savoir de repérer des lésions qui n'auraient pas évolué en cancers dangereux sans traitement.
Cette question du surdiagnostic est au coeur de certaines critiques sur le bien-fondé du dépistage généralisé, même si la recherche confirme de plus en plus clairement son intérêt pour réduire la mortalité du cancer du sein.