Le nombre de nids de tortues marines a doublé cette année sur les côtes turques, avec des initiatives locales visant à protéger ces espèces menacées malgré les défis posés par le changement climatique.
Parfois aidées de bénévoles pour craquer leurs coquilles, les bébés tortues attaquent la vie avec un premier défi: atteindre l'eau baignée par la lune sur une plage turque de la Méditerranée.
La marche s'annonce incertaine et seul un sur mille survivra jusqu'à l'âge adulte, puis retournera sur le sable qui l'a vu naître pour y pondre, 25 ans plus tard.
Le nombre de nids a doublé cette année sur les côtes turques pour atteindre 700 dans la seule localité de Manavgat (sud), à l'est d'Antalya: une preuve que malgré les menaces, les mesures de protection portent leurs fruits.
Un groupe de bénévoles veille sur cette portion de littoral, un site touristique de 10 km niché au pied des montagnes, prisé pour son sable doré et ses eaux claires, qui est aussi une zone de reproduction des Caretta caretta, communément appelées tortues Caouanne.
Lumière rouge et panneaux
La côte sud de la Türkiye abrite 21 zones de nidification officielles, où la plupart des plages sont interdites de 20 h 00 à 08 h 00 pour laisser le champ libre aux tortues, mais Manavgat n'en fait pas partie.
D'où la présence de bénévoles étudiants turcs et étrangers qui marquent les nids, les entourent de bâtons et ramassent les déchets sur la plage, afin d'abriter les œufs des baigneurs. La nuit, ils patrouillent et creusent les nids pour aider certains bébés tortues à briser leur coquille et rejoindre la mer.
Des panneaux sont également plantés sur la plage, rappelant en quatre langues que la loi sanctionne de près de 390 000 livres turques (10 700 euros environ) tout dommage causé aux nids.
Changement climatique
Les Caretta caretta, qui pèsent de 90 à 180 kilos, vivent jusqu'à 80 ans.
Cette tortue marine se trouve principalement dans les régions subtropicales et tempérées des océans Atlantique, Pacifique et Indien, ainsi qu'en Méditerranée.
Le changement climatique est également une menace, le sexe des nouveaux-nés étant déterminé par la température du sable: la fraîcheur favorise les mâles et la chaleur, les femelles.