Carburants d'aviation durable: le secteur doit accélérer pour atteindre ses objectifs, selon une étude

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L’aviation internationale vise la neutralité carbone d’ici 2050. Pour y parvenir, les États membres de l’OACI ont adopté en 2023 un plan misant sur les carburants d’aviation durables (SAF) pour réduire les émissions.

Le secteur aérien doit accélérer la production de carburants durables s’il veut respecter ses engagements de décarbonation, avertit une étude publiée jeudi.

Malgré une croissance notable, ces carburants restent marginaux, menaçant l’objectif de réduction des émissions de 5 % d’ici 2030, fixé par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).

Un retard inquiétant malgré une production en hausse

Toutefois, malgré une multiplication par 12 de la production de SAF entre 2021 et 2024, ces carburants ne représentaient encore que 0,3 % du total des carburants d’aviation consommés en 2024, selon l’étude menée par le Boston Consulting Group (BCG).

"C'est le moment d'accélérer", souligne Jérôme Rein, directeur associé senior chez BCG.

Un cercle vicieux freine l’essor des SAF

Selon Nicolas Salomon, chef de projet senior chez BCG, l’objectif de 2030 est encore atteignable, mais un effort massif dès 2025 est nécessaire.

L’étude, réalisée auprès de 500 responsables de 200 entreprises de la filière, révèle que deux tiers des acteurs du secteur attendent que le marché se stabilise avant d’investir dans les SAF.

Ce manque de demande empêche la production d’atteindre une économie d’échelle, maintenant des coûts élevés, ce qui freine encore davantage l’adoption des SAF.

Solutions pour accélérer la transition

L’industrie aérienne, relativement intégrée, pourrait jouer un rôle clé pour briser cette inertie:

Une centralisation de la demande permettrait de sécuriser les débouchés pour les investisseurs.
Des consortiums de fournisseurs favoriseraient la construction de sites de production à grande échelle.

Les SAF, un levier clé pour la décarbonation

Les SAF sont produits à partir de biomasse, d’huiles usagées ou encore d’hydrogène vert, une technologie encore coûteuse et complexe.

Ces carburants restent actuellement le principal levier de réduction de l’empreinte carbone du secteur aérien.

Avec une réglementation plus stricte, des incitations financières et une mobilisation accrue des acteurs, la transition vers une aviation plus verte pourrait s’accélérer.