De violents combats se poursuivent à Khartoum et au Darfour, malgré un accord sur une nouvelle trêve au Soudan entre l'armée et les paramilitaires engagés dans une guerre pour le pouvoir ayant fait plus de 500 morts en près de deux semaines.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo ont accepté de prolonger pour 72 heures la trêve, conclue sous l'égide des Etats-Unis, mais qui n'a quasiment jamais été respectée.
Les marchés ont été pillés et il n'y a plus de nourriture.
"Mercenaires"
Burhane et Hemedti doivent immédiatement arrêter cette guerre stupide qui se fait sur le dos des civils.
Peu d'informations filtrent de cette région où une guerre déclenchée en 2003 entre le régime d'Omar el-Béchir, déchu en 2019, et des insurgés issus de minorités ethniques a fait environ 300.000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU.
Les belligérants continuent de s'accuser mutuellement de violer la trêve. L'armée a même dénoncé des tirs des FSR sur un avion militaire turc venu évacuer des ressortissants. Ankara a confirmé, précisant qu'il n'y avait aucun blessé, selon l'agence étatique Anadolu.
"Débordements"
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont déjà traversé les frontières, notamment du Tchad à l'ouest et de l'Egypte au nord. Au total, 270.000 personnes pourraient fuir au Tchad et au Soudan du Sud, selon l'ONU.
Un représentant du général Burhane est attendu samedi au Caire pour rencontrer le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Choukry.
Douchant les espoirs d'une transition démocratique, les deux généraux avaient évincé ensemble les civils du pouvoir lors d'un putsch en 2021. Depuis, ils ne sont pas parvenus à s'accorder sur l'intégration des paramilitaires dans l'armée avant de finalement entrer en guerre le 15 avril.
Plusieurs pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, la France, le Canada et le Royaume-Uni, ont continué à évacuer de centaines de personnes. La Chine a annoncé avoir évacué la plupart de ses ressortissants.
Le Tchad poursuit aussi le rapatriement de ses ressortissants pris au piège des combats: 130 d'entre eux, dont des enfants et des personnes âgées, ont atterri dans la nuit à Ndjamena depuis Port-Soudan.
Un nouveau navire saoudien est arrivé vendredi à Jeddah (ouest), portant à 2.991 le nombre de personnes évacuées par Ryad, qui a accueilli l'essentiel des étrangers ayant quitté le Soudan par la mer.