Joe Biden devra jongler entre deux missions complexes lors du prochain sommet de l'Otan les 11 et 12 juillet: d'un côté renforcer le soutien à Kiev des alliés; de l'autre, conserver une position de fermeté sur l'ambition ukrainienne de rejoindre rapidement l'Alliance.
L'exercice d'équilibriste sera une nouvelle illustration de ce que le président américain considère être sa plus grande réussite en matière de politique étrangère: former un front uni des pays occidentaux face à la Russie tout en évitant un élargissement du conflit.
Le président américain débutera son voyage par une courte visite à son allié britannique lundi avant d'arriver en fin de journée en Lituanie où se déroule le sommet. Il conclura son déplacement en se rendant jeudi en Finlande, dernier pays à avoir rejoint l'Otan en avril 2023.
Adhésion de l'Ukraine
Mais en dépit de cette célébration de l'unité de l'Otan, Joe Biden devrait rester sur la retenue.
Une prudence qui s'est manifestée à chaque fois que Kiev (soutenu par la Pologne ou les trois nations baltes) a fait pression pour obtenir des armes plus puissantes ou sophistiquées à l'instar de tanks ou d'avions de combat F-16, ou encore plus récemment de missiles tactiques ATACMS de longue-portée, demande refusée par Washington.
L'enjeu est de ne pas envoyer des armes qui pourraient conduire à une escalade du conflit côté russe pouvant aboutir à une "Troisième Guerre mondiale", a mis en garde à de multiples reprises le président américain.
Toutefois, Joe Biden est souvent revenu sur son refus initial, adoucissant sa position jusqu'à envoyer des systèmes américains Patriot de défense antiaérienne ou à autoriser ses alliés à envoyer leur propre arsenal.
Mais pour ce qui est du souhait de l'Ukraine de rejoindre l'Otan, le président américain semble déterminé à ne pas ciller.
Soutien "exceptionnel"
Quoi qu'il en soit, le mélange de fermeté et de prudence affiché par les Etats-Unis, est amené à durer, a fait savoir la Maison Blanche.