Ukraine: soupçon d'incitation au génocide dans les médias russes

La rédaction
19:1425/09/2023, Monday
MAJ: 25/09/2023, Monday
AFP
Crédit photo: Pixabay / Studiolarsen
Crédit photo: Pixabay / Studiolarsen

Un groupe d'enquêteurs de l'ONU a mis en garde lundi contre certains discours véhiculés par les médias russes qui pourraient constituer une "incitation au génocide" en Ukraine.

S'adressant au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, le président de la Commission d'enquête sur l'Ukraine, Erik Møse, s'est dit préoccupé
"par les allégations de génocide en Ukraine"
, avertissant que
"certains propos transmis par les médias russes et d'autres médias peuvent constituer une incitation au génocide"
. Et de déclarer:

La Commission poursuit ses investigations sur ces questions.

Interrogé en conférence de presse sur ces allégations, il a fait preuve de prudence, assurant que la commission n'était pas encore parvenue à des conclusions.

La commission enquête également sur la cause de la rupture du barrage hydroélectrique de Kakhovka, situé dans une zone sous contrôle russe dans la région de Kherson (sud de l'Ukraine) le 6 juin, et sur son impact sur la population alors que des centaines de kilomètres carrés en aval avaient été inondés. 



Moscou et Kiev se rejettent la responsabilité de cette destruction.


La Commission d'enquête sur l'Ukraine a été créée par le Conseil des droits de l'homme en mars 2022 pour examiner les violations présumées des droits humains et du droit international humanitaire depuis l'invasion russe.


Crimes contre l'humanité ?


Dans un précédent rapport, la Commission avait accusé Moscou d'avoir commis un
"nombre considérable"
de crimes de guerre, notamment dans les premières semaines suivant l'invasion russe.

Les enquêteurs - qui établissent une liste confidentielle des individus et entités responsables de ces crimes - continuent d'être extrêmement préoccupés, relevant
"les preuves persistantes de crimes de guerre commis par les forces armées russes en Ukraine"
.

La commission, qui s'est rendue plus de dix fois en Ukraine, mène actuellement des enquêtes plus approfondies notamment sur les attaques illégales à l'aide d'armes explosives, les attaques contre les civils, la torture, les violences sexuelles, ainsi que les attaques contre les infrastructures énergétiques. 

"Cela pourrait également permettre de déterminer si la torture et les attaques contre les infrastructures énergétiques constituent des crimes contre l'humanité"
, a expliqué Møse.

La commission mène également des enquêtes plus poussées sur les violations des droits humains dans les villes
"ayant subi une occupation russe prolongée, à savoir Kherson et Zaporijjia"
.

Par ailleurs, dans la région de Kherson, les soldats russes ont violé et commis des violences sexuelles sur des femmes âgées de 19 à 83 ans, tandis que le reste de la famille se trouvait dans une pièce voisine, selon la commission.


La commission appelle également Kiev à enquêter rapidement et de manière approfondie sur les violations commises par ses propres forces, mais les enquêteurs ont rappelé en conférence de presse qu'il ne s'agissait que de
"quelques incidents"
tandis que les violations côté russe sont très nombreuses et variées.

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