Thaïlande: un adolescent condamné à un an de prison pour lèse-majesté

16:4020/07/2023, jeudi
AFP
Crédit photo: Jack TAYLOR / AFP
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Un tribunal thaïlandais a condamné jeudi un adolescent à 12 mois de prison pour diffamation royale, en raison d'une tenue portée dans une manifestation pro-démocratie, a annoncé une ONG de défense des droits.

La Thaïlande applique des lois très sévères en matière de lèse-majesté. Tout acte jugé diffamatoire, insultant ou menaçant envers le roi Maha Vajiralongkorn, la reine, leurs héritiers ou le régent, est passible de trois à quinze ans de prison pour chaque chef d’accusation.


Lors d'une manifestation prodémocratie en 2020, Napasit portait un débardeur noir laissant dépasser le nombril, en référence à des photos parues dans certains médias européens plusieurs années auparavant du roi vêtu de manière similaire.


Le jeune homme avait également peint sur son corps un message considéré comme une
"moquerie à l'égard du roi"
, selon l'ONG Thai Lawyers for Human Rights (TLHR), qui suit de près les procès pour lèse-majesté.

Selon TLHR, le tribunal dans son jugement a déclaré:


Le roi a un statut sacré qui ne doit pas être violé.

Napasit avait été initialement condamné à trois ans de prison
"mais comme l'accusé a commis le crime alors qu'il était mineur, âgé de 16 ans, la peine a été réduite de moitié à un an et six mois. Et en raison du témoignage utile de l'accusé, la peine a été réduite à 12 mois"
, a précisé le groupe d'avocats.

Au moins 246 personnes ont été accusées ou inculpées pour avoir enfreint la loi sur la diffamation royale depuis la mi-2020, dont 20 mineurs, selon un décompte de la même source.

Les médias nationaux et internationaux doivent faire preuve d'une grande prudence dans leurs reportages sur les cas de lèse-majesté et sur la monarchie en général, sous peine d'être poursuivis.


Le parti réformiste Move Forward (MFP), qui a remporté le plus grand nombre de sièges lors des élections de mai, a fait campagne en promettant d'assouplir la loi.


Mais mercredi, le chef du parti, Pita Limjaroenrat, a été suspendu de ses fonctions de député en raison de soupçons d'irrégularités, et ses deux tentatives pour devenir Premier ministre ont été bloquées au Parlement.


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