Soudan: une attaque de drone imputée à l'armée à Omdourman fait 15 morts

10:4917/12/2024, Salı
AFP
Un homme entre dans la cour d'une mosquée dévastée par la guerre à Omdourman le 1er novembre 2024.
Crédit Photo : Amaury Falt-Brown / AFP
Un homme entre dans la cour d'une mosquée dévastée par la guerre à Omdourman le 1er novembre 2024.

Une attaque de drone imputée à l'armée soudanaise contre un camion transportant du lait à Omdourman, en périphérie de Khartoum, a tué 15 civils samedi, ont indiqué lundi des avocats pro-démocratie. Cet épisode s'ajoute à la guerre pour le pouvoir qui déchire le Soudan depuis plus de 20 mois.

"L'attaque meurtrière a fait 15 morts, six blessés et deux disparus",
ont précisé ces avocats, qui documentent les atrocités commises depuis le début du conflit entre l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

La majorité d'Omdourman est sous contrôle de l'armée, tandis que les FSR contrôlent Khartoum-Nord (Bahri), de l'autre côté du Nil. L'attaque de samedi s'est produite dans une zone sous contrôle des paramilitaires.


Les habitants signalent régulièrement des bombardements des deux côtés du fleuve, des frappes qui touchent fréquemment des civils.

Le camion, qui transportait des barils de lait provenant de villages environnants vers une zone proche d'un marché aux chameaux à Omdourman, serait tombé en panne avant d'être pris pour cible par le drone militaire, selon les avocats.


D'après les premiers éléments en possession des avocats, les victimes étaient des éleveurs et des ouvriers impliqués dans le transport du lait.


Mardi dernier, Omdourman a été le théâtre d'une des journées de combats les plus violentes depuis plusieurs mois.


Une attaque des paramilitaires contre un bus de passagers et d'autres lieux a fait au moins 65 morts et des centaines de blessés, a affirmé le gouverneur de Khartoum, Ahmed Othman Hamza, qui soutient l'armée, qualifiant l'attaque de
"massacre"
perpétré par la
"milice terroriste",
en référence aux FSR.

Au moins 176 personnes avaient été tuées lundi et mardi dernier lors de bombardements imputés à l'armée et aux forces paramilitaires, selon un décompte de l'AFP à partir de responsables officiels, de la société civile et d'avocats pro-démocratie.


L'armée est conduite par le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays, tandis que les FSR sont commandées par son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.


Depuis son déclenchement en avril 2023, cette lutte de pouvoir entre généraux a causé des dizaines de milliers de morts et plus de 11 millions de déplacés, tout en provoquant l'une des pires crises humanitaires récentes, selon l'ONU.

L'armée et les FSR ont été accusées d'avoir pris pour cible des civils, y compris des professionnels de la santé, et d'avoir bombardé sans discrimination des zones résidentielles.


En juillet, un rapport soutenu par les Nations unies a révélé que la famine sévissait dans un grand camp de réfugiés du Darfour-Nord, après plusieurs mois de siège par les FSR ayant bloqué la quasi-totalité des échanges commerciaux et l'accès à l'aide humanitaire.


La fin du conflit semble loin, les deux belligérants intensifiant leurs frappes sur les zones résidentielles ces dernières semaines.

Les efforts diplomatiques
"ne sont pas à la hauteur des besoins",
a déploré lundi le coordinateur régional du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, Mamadou Dian Balde.

"Je ne pense pas que le monde se rende compte de la gravité de la crise soudanaise"
et de son
"impact",
a-t-il insisté dans un entretien à l'AFP à Genève.

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