Washington avait proposé d'étendre le "couloir de Lobito" en vue d'un accord entre la RDC et le Rwanda

13:4818/01/2025, samedi
MAJ: 18/01/2025, samedi
AFP
Le président Joe Biden prononce un discours lors de la 93e réunion d'hiver de la Conférence des maires des États-Unis, le 17 janvier 2025 à Washington, DC. Lors du dernier événement public de Joe Biden en dehors de la Maison Blanche, il a parlé de l'importance des collectivités locales et a souligné la législation que son administration a adoptée pour aider les villes américaines.
Crédit Photo : Kevin Dietsch / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Le président Joe Biden prononce un discours lors de la 93e réunion d'hiver de la Conférence des maires des États-Unis, le 17 janvier 2025 à Washington, DC. Lors du dernier événement public de Joe Biden en dehors de la Maison Blanche, il a parlé de l'importance des collectivités locales et a souligné la législation que son administration a adoptée pour aider les villes américaines.

Les Etats-Unis ont proposé d'étendre leur projet d'investissement africain emblématique à l'est de la République démocratique du Congo, en tant qu'incitation à la conclusion d'un accord de paix, mais le Rwanda a fait marche arrière, raconte une haute diplomate américaine.

Molly Phee, secrétaire d'Etat adjointe sortante chargée des affaires africaines, a déclaré que les Etats-Unis avaient proposé d'étendre l'axe ferroviaire de Lobito, un projet visité le mois dernier par le président Joe Biden et qui vise à accélérer le transport des minerais du sud de la RDC et de la Zambie jusqu'à la côte atlantique de l'Angola.


"Nous avons proposé aux deux parties que si nous parvenions à stabiliser l'est de la RDC, nous pourrions travailler au développement d'un embranchement du couloir de Lobito à travers l'est de la RDC",
a déclaré Mme Phee lors d'un entretien avant son départ lundi, alors que l'administration Biden s'achève.

"Nous avons essayé d'offrir des incitations positives. Un véritable cadre - bien négocié par les parties - existe, et pour l'instant, le Rwanda semble s'en être éloigné",
a-t-elle déploré.

Depuis novembre 2021, le mouvement M23, groupe armé soutenu par le Rwanda, s'est emparé de vastes pans de territoire dans l'est de la République démocratique du Congo, riche en ressources naturelles et déchiré depuis 30 ans par des conflits.


Le président rwandais Paul Kagame, sans jamais admettre une implication militaire directe, a exigé l'élimination des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), groupe armé formé par d'anciens hauts responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 et réfugiés depuis en RDC.


Selon Mme Phee, les Etats-Unis avaient présenté une solution qui prévoyait que Kinshasa réprime les FDLR.


Mais
"ils n'ont pas agi en ce sens",
a-t-elle dit à propos du pouvoir en RDC.

"Nous avons tout remis à plat et j'ai pensé que nous étions sur la bonne voie. Finalement, le président Kagame a décidé de ne pas se rendre au sommet de Luanda en décembre et vous avez vu le Rwanda et le M23 se saisir de davantage de territoire",
a-t-elle dit.

"Main lourde" en Ethiopie


Le président Joe Biden a pris ses fonctions il y a quatre ans en promettant d'accorder plus d'attention à l'Afrique que Donald Trump, son prédécesseur et successeur, mais son administration s'est rapidement vue accaparée par les guerres en Ukraine et à Gaza.


Molly Phee se félicite néanmoins que les Etats-Unis aient pu aider à mettre fin au conflit dans la région du Tigré, en Ethiopie, qui a fait au moins 600.000 morts sur deux ans avant un cessez-le-feu conclu en novembre 2022.


"Je suis très fière du travail que nous avons accompli pour mettre fin à la guerre dans la région du Tigré, qui était à l'époque le plus grand conflit au monde",
a affirmé cette diplomate de carrière.

Elle s'est toutefois inquiétée des actions menées par les forces éthiopiennes depuis lors, dans les conflits des régions d'Amhara et d'Oromia.


"Il s'agit d'un problème légitime et difficile, comme le sont toutes les insurrections, mais nous avons le sentiment que les services de sécurité ont la main lourde et ne sont pas aussi attentifs aux victimes civiles qu'ils devraient l'être",
a-t-elle encore dit.

L'administration Biden a exclu l'Ethiopie d'un important pacte commercial, mais les Etats-Unis
"aimeraient être en mesure de reprendre le type de partenariat que nous avions",
a indiqué Mme Phee, tout en soulignant que l'Ethiopie se devait de prendre des mesures.

À lire également :





#Washington
#RDC
#couloir de Lobito
#Rwanda
#Joe Biden