Le ministre congolais de la Santé, Roger Kamba, a annoncé jeudi 13 février la mise en place d’un corridor humanitaire pour acheminer une aide médicale d’urgence à Goma, où la situation sanitaire est jugée catastrophique dans les provinces du Nord et Sud-Kivu.
Un bilan humain alarmant et une urgence médicale
Lors d’une conférence de presse, le ministre a détaillé un bilan dramatique:
- 3 000 morts, dont 458 enterrés en seulement cinq jours ;
- 939 corps entreposés dans les morgues ;
- 4 260 blessés, avec un besoin urgent en soins chirurgicaux ;
- Des stocks médicaux en rupture imminente, aggravés par le pillage des dépôts humanitaires.
Face à l’épuisement des médecins et au manque de matériel, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a obtenu l’autorisation d’acheminer du matériel via Nairobi et Kigali. Toutefois, le Rwanda a d’abord tenté d’imposer des taxes avant de revenir sur sa décision.
Mobilisation nationale et obstacles humanitaires
L'acheminement de kits de traumatologie et de médicaments est également en préparation via les organisations humanitaires. Cependant, l’accès humanitaire reste limité en raison des combats, et l’aéroport de Goma demeure fermé depuis le 26 janvier.
Les Nations Unies appellent à l’établissement de corridors humanitaires et à la réouverture des axes stratégiques pour permettre l’acheminement des secours.
Une crise aggravée par l'offensive du M23
Cette catastrophe humanitaire découle de la prise de Goma par les rebelles du M23, qui ont lancé une offensive contre l'armée congolaise, provoquant un déplacement massif de la population et une aggravation de la situation sécuritaire.
Malgré un cessez-le-feu annoncé le 8 février lors d’un sommet à Dar es Salaam, les rebelles continuent d’étendre leur contrôle vers le Sud-Kivu, intensifiant la crise humanitaire.
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