L'Equateur verra s'affronter pour le scrutin du 13 avril le président sortant et son adversaire de gauche Luisa González.
"Que devrions-nous faire? Avoir une base ici, rétablir une base, comme celle de Manta, la base que vous avez vous-mêmes éliminée, pour que le trafic de drogue puisse être contrôlé", a déclaré le président au pouvoir depuis novembre 2023, sur la chaîne publique.
En 2008, l'ancien président socialiste Rafael Correa, dont Mme González se présente comme l'héritière, avait mis fin à un accord qui permettait à Washington d'utiliser une base de l'armée de l'air équatorienne dans le port de Manta, dans le sud-ouest du pays, pour des opérations de lutte contre le trafic de drogue.
Le président, qui doit obtenir un changement de la Constitution pour autoriser une base militaire étrangère, a relevé que l'Equateur avait besoin de l'aide "des Etats-Unis, du Canada, de l'Italie, de la France, de l'Espagne, et non du Venezuela ou de l'Iran" pour lutter contre le trafic de drogue.
Daniel Noboa, un entrepreneur de centre-gauche de 37 ans, n'a obtenu au premier tour que 16.746 voix de plus que son adversaire, une avocate de 47 ans.
M. Noboa a annoncé il y a une semaine une alliance avec le fondateur de la société militaire privée Blackwater, l'Américain Erik Prince, pour lutter contre la criminalité. Mme Gonzalez, son adversaire, a dénoncé cet accord comme une "humiliation" pour les forces équatoriennes.
Promettant d'avoir la "main dure" contre la criminalité, elle a annoncé qu'elle "n'hésiterait pas à utiliser toute la force de l'Etat pour réprimer ceux qui nous tuent, nous volent et nous extorquent".
Depuis 2024, Noboa mène une guerre contre les cartels de drogue qui se disputent le pouvoir. Le taux d'homicides dans le pays, qui était passé de six pour 100.000 habitants en 2018 à un record historique de 47 en 2023, a été ramené à 38 pour 100.000 habitants en 2024 avec une mobilisation des forces armées dans les rues. Mais cette année les chiffres sont à nouveau en hausse, déclenchant l'inquiétude de la population.
"Depuis un an et demi, la pauvreté, le chômage et la violence se sont aggravés, et nous avons besoin de changements urgents", a ajouté la candidate, qui aspire à devenir la première femme élue à la tête de l'Equateur.
Quelque 13,7 millions d'électeurs sont attendus aux urnes le 13 avril.
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