
Deux mois après avoir pris la présidence en exercice de l'Union africaine (UA), l'Angola a annoncé, lundi, son retrait en tant que médiateur dans le conflit qui sévit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Cette décision a été officialisée par un communiqué de la présidence angolaise, mettant fin à ses efforts pour la résolution de la crise opposant le gouvernement congolais à divers groupes armés, notamment l'Alliance Fleuve Congo (AFC)/M23.
Ce retrait intervient après des mois de tentatives infructueuses d'organiser des rencontres visant à faciliter les négociations entre les parties en conflit.
La première, prévue en décembre 2024 entre les chefs d'Etat de la RDC et du Rwanda, avait échoué à la dernière minute en raison du refus de Kigali et, la seconde, qui devait réunir la RDC et les représentants du M23, le 18 mars courant à Luanda, pour des négociations directes, a été annulée après le désistement de l'AFC/M23.
La communauté internationale et les acteurs régionaux attendent désormais la nomination d'un nouveau médiateur pour tenter de relancer un processus de paix dans cette région marquée par une crise humanitaire majeure, avec plusieurs millions de déplacés.
Pour rappel, le mouvement du 23 Mars a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l'armée congolaise.
Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées congolaises (Fardc), appuyées par les Casques bleus de la Monusco. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s'emparant de plusieurs localités dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, situées à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda.
Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d'agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle.
Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s'étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.
Les rebelles du M23 revendiquent désormais le contrôle de Goma et de Bukavu, mettant en place une administration parallèle.
Le 18 mars courant, les président Félix Tshisekedi et Paul Kagame se sont rencontrés à Doha, suite à une médiation qatarie. Ils sont convenus d'œuvrer pour un cessez-le-feu et de résoudre le conflit par la diplomatie, quoique sur le terrain, la situation demeure confuse.
A lire également:
Bonjour, les commentaires que vous partagez sur notre site sont une ressource précieuse pour les autres utilisateurs. Veuillez respecter les autres utilisateurs et les différentes opinions. N'utilisez pas de langage grossier, offensant, humiliant ou discriminatoire.
Soyez le premier à commenter