L'Angola se retire de la médiation dans le conflit à l'est de la RDC

14:5924/03/2025, lundi
AA
Le président nouvellement élu de l'Union africaine et président de l'Angola, Joao Lourenco, arrive à une séance à huis clos lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 16 février 2025.
Crédit Photo : Amanuel Sileshi / AFP
Le président nouvellement élu de l'Union africaine et président de l'Angola, Joao Lourenco, arrive à une séance à huis clos lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 16 février 2025.

Deux mois après avoir pris la présidence en exercice de l'Union africaine (UA), l'Angola a annoncé, lundi, son retrait en tant que médiateur dans le conflit qui sévit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Cette décision a été officialisée par un communiqué de la présidence angolaise, mettant fin à ses efforts pour la résolution de la crise opposant le gouvernement congolais à divers groupes armés, notamment l'Alliance Fleuve Congo (AFC)/M23.


"L'Angola considère qu'il est temps de se libérer de la responsabilité de médiateur de ce conflit afin de se consacrer davantage aux priorités globales de l'Union africaine", indique le communiqué.

Le pays, dirigé par le président João Lourenço, précise qu'un travail sera entrepris dans les prochains jours, en collaboration avec la Commission de l'UA, pour désigner un nouvel État pour reprendre cette mission de médiation.

Ce retrait intervient après des mois de tentatives infructueuses d'organiser des rencontres visant à faciliter les négociations entre les parties en conflit.


La première, prévue en décembre 2024 entre les chefs d'Etat de la RDC et du Rwanda, avait échoué à la dernière minute en raison du refus de Kigali et, la seconde, qui devait réunir la RDC et les représentants du M23, le 18 mars courant à Luanda, pour des négociations directes, a été annulée après le désistement de l'AFC/M23.


Malgré ces efforts diplomatiques, la progression des rebelles sur le terrain et les tensions persistantes entre les parties en conflit ont compliqué la tâche de l'Angola.

La communauté internationale et les acteurs régionaux attendent désormais la nomination d'un nouveau médiateur pour tenter de relancer un processus de paix dans cette région marquée par une crise humanitaire majeure, avec plusieurs millions de déplacés.


Pour rappel, le mouvement du 23 Mars a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l'armée congolaise.


Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées congolaises (Fardc), appuyées par les Casques bleus de la Monusco. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s'emparant de plusieurs localités dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, situées à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda.


Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d'agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle.


Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s'étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.


Les rebelles du M23 revendiquent désormais le contrôle de Goma et de Bukavu, mettant en place une administration parallèle.


Depuis le 26 janvier, plus de 3 000 personnes ont été tuées, 2 880 blessées et plus de 500 000 déplacées, qui s'ajoutent aux 6,4 millions de personnes déjà déplacées à l'intérieur du pays, selon l'ONU. Au moins 20 Casques bleus, dont 14 Sud-Africains, ont été tués lors des affrontements entre les rebelles du M23 et les forces congolaises.

Le 18 mars courant, les président Félix Tshisekedi et Paul Kagame se sont rencontrés à Doha, suite à une médiation qatarie. Ils sont convenus d'œuvrer pour un cessez-le-feu et de résoudre le conflit par la diplomatie, quoique sur le terrain, la situation demeure confuse.


A lire également:





#Angola
#Médiation
#RDC
#Rwanda
Commentaires

Bonjour, les commentaires que vous partagez sur notre site sont une ressource précieuse pour les autres utilisateurs. Veuillez respecter les autres utilisateurs et les différentes opinions. N'utilisez pas de langage grossier, offensant, humiliant ou discriminatoire.

Pas encore commenté

Soyez le premier à commenter

Cliquez ici pour recevoir les nouvelles les plus importantes de la journée par e-mail. Abonnez-vous ici.

En devenant membre, vous consentez à recevoir des communications électroniques de la part des sites d'Albayrak Media Group et acceptez les conditions d'utilisation et la politique de confidentialité.