RDC: l'Angola accuse le M23 d'avoir violé le cessez-le-feu dans l'est

17:1523/10/2024, mercredi
AFP
Des rebelles du M23 gardent la zone pendant la réunion entre les responsables de la Force régionale d'Afrique de l'Est (EACRF) et les rebelles du M23 lors de la cérémonie de transfert au camp de Rumangabo, dans l'est de la République démocratique du Congo.
Crédit Photo : Guerchom Ndebo / AFP
Des rebelles du M23 gardent la zone pendant la réunion entre les responsables de la Force régionale d'Afrique de l'Est (EACRF) et les rebelles du M23 lors de la cérémonie de transfert au camp de Rumangabo, dans l'est de la République démocratique du Congo.

L'Angola, médiateur dans le conflit entre Kigali et Kinshasa, a accusé pour la première fois les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda d'avoir violé le cessez-le-feu dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), dans un communiqué transmis à l'AFP mardi.

Le Mouvement du 23 mars (M23), une rébellion soutenue par Kigali, a conquis depuis 2021 de vastes pans de territoires dans l'est de la RDC, aux dépens des Forces armées congolaises (FARDC).


Début août, la médiation angolaise a obtenu la signature d'un accord de cessez-le-feu entre le Rwanda et la RDC.


Ce cessez-le-feu n'a pas subi de violations majeures impliquant ouvertement les armées de ces deux pays jusqu'à présent. Mais les accrochages entre le M23 et les milices affiliées à Kinshasa sont fréquents et ne font généralement l'objet d'aucune communication gouvernementale.

Dimanche, le M23 s'est provisoirement emparé de la ville de Kalembe, située dans la province troublée du Nord-Kivu (est), après de violents combats contre des milices locales appuyant l'armée congolaise, selon des sources locales.


L'occupation de la localité de Kalembe dimanche
"par les Forces du Mouvement du 23 mars"
constitue
"une violation flagrante"
du
"cessez-le-feu convenu"
, ont dénoncé les autorités angolaises dans un communiqué daté de lundi.

Le gouvernement angolais
"rejette et condamne vigoureusement cet acte hostile, qui met en péril les efforts en cours pour trouver une solution durable au conflit"
, ajoute ce communiqué.

D'après des sources locales, la ville de Kalembe a été reconquise par des miliciens Wazalendo
("Patriotes"
en swahili), également appelés Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des termes qui englobent une nébuleuse de groupes armés pro-Kinshasa.

L'éventuelle implication des forces armées rwandaises ou congolaises dans ces combats n'a pas pu être confirmée par l'AFP.


"Les VDP contrôlent Kalembe"
, et les FARDC n'ont pas pris part aux combats, a assuré mardi Marcellin Shenkuku, porte-parole du Nduma défense du Congo-Rénové (NDC-R), un groupe armé pro-Kinshasa présent sur place.

La ville de Kalembe est située sur un axe routier qui permet notamment d'accéder à des gisements miniers dans le territoire de Walikale, situé dans l'ouest de la province du Nord-Kivu.

Médiateur désigné de l'Union africaine dans ce conflit qui empoisonne les relations entre Kinshasa et Kigali, l'Angola joue un rôle de premier plan dans le processus de paix mais s'exprime rarement en public sur le dossier.


Sollicité, le gouvernent congolais n'a pas souhaité réagir.


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