ÉDITION:

Otan: le Parlement hongrois prêt à ratifier l'adhésion de la Suède

La rédaction
13:2826/02/2024, lundi
AFP
Le Premier ministre de Suède, Ulf Kristersson et son homologue hongrois, Viktor Orbán.
Crédit Photo : ATTILA KISBENEDEK / AFP
Le Premier ministre de Suède, Ulf Kristersson et son homologue hongrois, Viktor Orbán.

Le Parlement hongrois s'apprête à approuver lundi l'accession de la Suède à l'Otan, ultime étape pour le pays nordique désireux de rejoindre l'Alliance atlantique depuis la guerre en Ukraine.

L'attente aura été longue et la route chaotique avec les atermoiements du dirigeant nationaliste hongrois Viktor Orban.


Il avait certes donné de longue date son accord de principe mais avant de boucler le processus, il exigeait du
"respect"
de Stockholm, jugé trop critique envers sa politique.

La situation s'est finalement débloquée ces dernières semaines, la visite vendredi du Premier ministre suédois Ulf Kristersson signant l'épilogue d'un
"long processus pour rebâtir la confiance"
, selon les termes de M. Orban.

Pour sceller cette coopération, les deux pays ont annoncé l'achat par Budapest de quatre avions de combat à la Suède venant renforcer sa flotte actuelle de 14 appareils Gripen.

32e membre


Le vote du Parlement, prévu aux alentours de 16H20 (15H20 GMT), s'annonce sans surprise étant donné la majorité des deux tiers détenue par la coalition au pouvoir. L'opposition va également voter pour, à l'exception de la formation d'extrême droite Notre patrie. 

Le protocole d'adhésion de la Suède à l'Otan, qui requiert l'unanimité des membres de l'Alliance atlantique, est en suspens depuis mai 2022. 


Une fois l'aval du Parlement hongrois reçu, la loi devrait être promulguée par le président dans les prochains jours.


La Suède pourra alors déposer son
"instrument d'accession"
à Washington, conformément aux usages de l'Otan, pour en devenir le 32e membre. 

Dans le cas de la Finlande par exemple, Ankara avait donné son feu vert le 30 mars 2023 et la Finlande avait remis le document le 4 avril, intégrant donc l'Alliance cinq jours après le vote turc.


Stockholm avait annoncé sa candidature dans la foulée de l'offensive du Kremlin en Ukraine, en même temps que Helsinki. 

Le pays a ainsi rompu avec sa politique de neutralité adoptée après la fin des guerres napoléoniennes au XIXe siècle, puis de non-alignement militaire depuis la fin de la Guerre froide.


Stratégie de "confrontation"


Au fil des mois, la Hongrie n'a cessé de retarder l'échéance.


Certains experts y ont vu une stratégie de chantage pour obtenir des concessions de l'UE et le déblocage de milliards d'euros de fonds actuellement gelés.


Mais pour l'analyste Mate Szalai, le Premier ministre hongrois privilégie avant tout les intérêts nationaux.

"Il est allé aussi loin que possible"
, s'arrêtant juste à temps
"pour ne pas causer de graves problèmes à la communauté transatlantique"
, dit-il à l'AFP. Tout comme il a bloqué pendant des mois une aide cruciale à l'Ukraine avant de céder début février sous la pression de ses partenaires de l'UE.

En adoptant une telle posture, il veut prouver que son petit pays de moins de 10 millions d'habitants compte et
"ne doit pas être sous-estimé"
, estime le chercheur de l'université Ca' Foscari de Venise.

Il n'en récolte
"pas de résultats tangibles en termes de politique étrangère",
mais cette attitude de
"confrontation"
sur la scène internationale lui sert à
"maintenir sa popularité à la maison".

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