France: Début du procès d'un ex-dirigeant de foot pour viols sur mineurs

17:226/11/2024, mercredi
AFP
Le corbeau devant la Cour d'assises de Lyon, le 4 décembre 2020.
Crédit Photo : JEFF PACHOUD / AFP Archive
Le corbeau devant la Cour d'assises de Lyon, le 4 décembre 2020.

Un ex-dirigeant de clubs de foot à Lyon est jugé à partir de ce mercredi pour viols et violences sexuelles sur des mineurs dans un procès à huis clos.

Dans le box de la Cour d'assises du Rhône, un homme de 67 ans, de petite stature, au visage rond et crispé, portant une longue queue de cheval blanche, comparaît pour répondre de ces accusations.


Il est accusé d’avoir abusé de sa fonction pour violer trois garçons d'environ dix ans entre 1989 et 1996, ainsi que d'avoir agressé d'autres mineurs entre 1993 et 1998, puis en 2018.

Les victimes ont demandé le huis clos dès l'ouverture de l'audience, peu avant 10h00.


L'accusé nie tous les faits de viol, bien qu’il en ait reconnu certains lors d’une audition antérieure. Toutefois, il admet certains faits d’agression et d’exhibitionnisme, a déclaré son avocat, Me Samir Bellasri. Il risque une peine de 10 à 20 ans de réclusion.

"On a un vrai procès emblématique, avec des victimes brisées, le profil type du prédateur pédocriminel et une institution qui échoue à réagir"
, a déclaré Me Agnès Bouquin, avocate de l'une des victimes.

Les faits reprochés se sont déroulés dans un contexte éducatif ou d’encadrement de jeunes licenciés dans des clubs de football, notamment lors de déplacements pour des matches extérieurs.


L'accusé a été entraîneur, puis dirigeant du club Martel Caluire entre 1981 et 1998, et a ensuite dirigé l’AS des Buers à Villeurbanne entre 2016 et 2021. Il a été bénévole à l’Olympique lyonnais entre 2018 et 2021.

"Des centaines d'enfants ont été en contact avec cette personne"
, s'inquiète Me Agnès Bouquin, qui craint que ce dossier ne cache de nombreuses victimes non identifiées.

"On est terrifiés par la solitude de ces enfants face à l'agresseur. Aucun d'eux n’a pu dénoncer les faits au sein du club, quel que soit le lieu ou l’époque. C'est la justice qui a dû les retrouver"
, a-t-elle ajouté.

En 2020, une victime a finalement décidé de dénoncer l'accusé après l'avoir recroisé de façon fortuite. Bien que les faits étaient prescrits, sa plainte pour viol a déclenché l’ouverture d’une enquête, qui a permis d'identifier d’autres victimes.

Trois d’entre elles se sont constituées parties civiles, dont deux dès l'ouverture du procès, qui devrait se poursuivre jusqu'à jeudi.


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