Les régimes militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont prévenu vendredi que leur décision de quitter la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) était "irréversible", à deux jours d'un sommet de cette dernière qui espérait les faire changer d'avis.
Selon les textes de la Cedeao, le départ des trois pays devient effectif un an après son annonce, donc en janvier 2025.
Un tel départ pourrait avoir des implications économiques et politiques importantes pour la région ouest-africaine avec notamment la question de la libre circulation des personnes et des biens dans la région, thème de la réunion de Niamey, vendredi.
La confédération de l'AES représente un vaste territoire enclavé, pour une population de 72 millions d'habitants.
Rupture
Cette déclaration des pays de l'AES vient miner les efforts engagés par la Cedeao pour tenter d'éviter le divorce.
La rupture entre l'AES et la Cedeao s'est faite après le coup d'Etat au Niger, en juillet 2023, le sixième dans la région en trois ans (deux au Mali, deux au Burkina et un en Guinée).
L'organisation ouest-africaine avait menacé d'intervenir militairement et imposé de lourdes sanctions économiques à Niamey, levées depuis.
Ils estiment également que la Cedeao ne les a pas suffisamment aidés face aux violences jihadistes récurrentes qui a fait des dizaines de milliers de morts dans leurs trois pays en une décennie.
Les trois membres de l'AES ont pris plusieurs mesures pour cimenter leur confédération.
Ils ont par exemple signé un protocole d'accord sur la fin des frais d'itinérance des communications téléphoniques ("roaming") entre leurs pays.
Reste la question de la monnaie: les pays de l'AES font toujours partie de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et utilisent le franc CFA, une devise dont ils ont évoqué une éventuelle sortie à moyen terme.