Les chefs d'état-major des armées ouest-africaines ont commencé leur réunion jeudi au Ghana pour discuter d'une éventuelle intervention armée au Niger après le coup d'État mené par des militaires, contre lesquels Berlin a réclamé des sanctions européennes.
Si l'option d'une opération armée reste sur la table, la CEDEAO semble encore privilégier la voie du dialogue avec le régime militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet et placé le général Abdourahamane Tchiani à la tête du pays.
Cette rencontre cruciale intervient deux jours après une attaque meurtrière menée dans le sud-ouest du Niger par des terroristes présumés qui ont tué au moins 17 soldats nigériens et en ont blessé 20 autres.
"Implication" américaine continue
Les appels à un règlement pacifique de cette crise se sont multipliés ces derniers jours, y compris parmi certains partenaires occidentaux comme les États-Unis qui ont annoncé mercredi qu'une nouvelle ambassadrice, Kathleen FitzGibbon, s'installerait bientôt à Niamey.
Le nouveau régime nigérien cherche aussi des alliés dans la région.
Mardi, le Premier ministre nommé par les militaires à Niamey, Ali Mahamane Lamine Zeine, s'est rendu à N'Djamena où il a été reçu par le président de transition tchadien Mahamat Idriss Deby Itno.
Le Tchad, une importante puissance militaire de la région du Sahel, avait annoncé la semaine dernière qu'il ne participerait à aucune intervention militaire aux côtés de la CEDEAO, à laquelle il n'appartient pas.
Le Mali et le Burkina voisins, eux aussi dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d'État en 2020 et 2022, ont rapidement affiché leur solidarité envers les généraux de Niamey.
Inflexibles
Avant le coup d'État, la France, l'ex-puissance coloniale qui dispose de 1 500 soldats au Niger, participait activement avec l'armée nigérienne à la lutte contre ces groupes terroristes.
Elle est depuis devenue l'une des cibles privilégiées du nouveau régime à Niamey, qui l'accuse d'influer sur les décisions de la CEDEAO.