La Namibie élit sa première femme présidente, continuité politique

12:044/12/2024, mercredi
AFP
Des partisans de Netumbo Nandi-Ndaitwah, candidat à la présidence de l'Organisation populaire du Sud-Ouest africain (SWAPO), tiennent son portrait lors d'un rassemblement de campagne à Windhoek, le 24 novembre 2024, avant les élections générales prévues le 27 novembre pour élire un nouveau président et les membres de l'Assemblée nationale.
Crédit Photo : SIMON MAINA / AFP
Des partisans de Netumbo Nandi-Ndaitwah, candidat à la présidence de l'Organisation populaire du Sud-Ouest africain (SWAPO), tiennent son portrait lors d'un rassemblement de campagne à Windhoek, le 24 novembre 2024, avant les élections générales prévues le 27 novembre pour élire un nouveau président et les membres de l'Assemblée nationale.

La Namibie a marqué une page de son histoire en élisant Netumbo Nandi-Ndaitwah, 72 ans, comme première femme présidente. Issue du parti au pouvoir, la Swapo, elle a remporté le scrutin dès le premier tour avec 57,31 % des suffrages, selon les résultats annoncés mardi soir par la commission électorale.

Depuis l’indépendance du pays en 1990, la Swapo, héritière de la lutte contre l’apartheid, domine le paysage politique de ce vaste territoire d’Afrique australe riche en minerais mais confronté à de profondes inégalités.


"Merci pour votre confiance",
a déclaré sobrement la nouvelle présidente, vêtue d’une robe longue de soie orangée, lors de son premier discours. Pendant sa campagne, elle a insisté sur l’importance de la stabilité politique pour attirer des investissements et s’est engagée à créer 250.000 emplois en cinq ans.

Une figure historique et conservatrice


Fille de pasteur, Netumbo Nandi-Ndaitwah est une militante de longue date. Exilée en Russie dans les années 1970, elle a été formée au Komsomol, l’organisation de jeunesse du parti communiste soviétique.


Elle a également joué un rôle central dans la lutte pour l’indépendance, adoptant des positions conservatrices, notamment sur des sujets comme l’avortement, où elle prône des restrictions strictes.

Le second candidat, Panduleni Itula, leader du parti des Patriotes indépendants pour le changement (IPC), a obtenu 25,50 % des voix. Malgré la victoire de la Swapo, le parti a perdu du terrain, passant de 63 à 51 sièges au Parlement.


Irrégularités et contestations


Les élections, organisées le 27 novembre, ont été marquées par des cafouillages logistiques. Des retards dans la livraison des bulletins de vote et des dysfonctionnements des tablettes électroniques ont contraint les autorités à prolonger le scrutin à deux reprises.


Malgré une participation de 76 %, l’opposition a dénoncé des irrégularités. Panduleni Itula a annoncé son intention de contester les résultats devant la justice.

Et d'affirmer:


Nous ne pouvons qualifier ces élections de libres, équitables et légitimes.

Les missions d’observation de l’Union africaine et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont également relevé des problèmes organisationnels.


Défis pour la nouvelle présidente


La Namibie, deuxième pays le plus inégalitaire au monde après l’Afrique du Sud, selon la Banque mondiale, fait face à un chômage massif, en particulier chez les jeunes.


En 2018, 46 % des 18-34 ans étaient sans emploi.

Marisa Lourenço, analyste indépendante, observe que
"l’abondante activité minière ne se traduit pas vraiment par une amélioration des infrastructures, ni par des opportunités d’emploi".

Face à ces défis, Netumbo Nandi-Ndaitwah devra non seulement répondre aux attentes de la population mais également restaurer la confiance dans les institutions électorales du pays.


À lire également:




#Namibie
#élections
#Netumbo Nandi-Ndaitwah