- 01.04.2025, mardi
- 16:00
Un message est arrivé d’abord. Il m'a écrit sur Instagram : "Aujourd’hui, dans votre article, ma fille bien-aimée fait partie de ces jeunes. Je veux partager mes observations avec vous." Nous avons parlé au téléphone via l'application. C'est un père devenu social-démocrate depuis Bülent Ecevit (ancien Premier ministre de gauche). "Cela fait longtemps que je suis éloigné du CHP. J’ai soutenu Muharrem İnce. Je n’ai pas voté aux dernières élections. Je n'ai pas voté, mais mon entourage a voté pour
Un message est arrivé d’abord. Il m'a écrit sur Instagram : "Aujourd’hui, dans votre article, ma fille bien-aimée fait partie de ces jeunes. Je veux partager mes observations avec vous."
Nous avons parlé au téléphone via l'application. C'est un père devenu social-démocrate depuis Bülent Ecevit (ancien Premier ministre de gauche).
"Cela fait longtemps que je suis éloigné du CHP. J’ai soutenu Muharrem İnce. Je n’ai pas voté aux dernières élections. Je n'ai pas voté, mais mon entourage a voté pour İmamoğlu. Nous ne partageons pas les mêmes opinions. Je ne vous ai jamais lu, mais je suis tout à fait d'accord avec votre dernier article," m’a-t-il dit.
Le jour d’avant, sa fille lui avait déjà envoyé mon article sur "Les jeunes masqués". Elle avait ajouté :
Papa, voici les problèmes dont on parlait.
Elle étudie la psychologie à l'université privée avec une bourse complète. Elle est en deuxième année. Depuis samedi, elle a participé aux manifestations à Saraçhane pendant trois jours. Elle n’est pas rentrée pendant deux jours. C'est leur fille unique. Ses parents étaient très inquiets. Heureusement, ils étaient en contact constant par téléphone. Lundi soir, elle est rentrée en colère.
Son père m'a raconté ce qu’elle leur avait dit : "Ils nous utilisent, papa. C’est du théâtre là-bas. Ils sont venus pour le fun. Les partisans ne s'en soucient même pas. Personne ne se soucie de personne. J'ai vu de mes propres yeux des gens jeter des pierres et des bâtons sur les policiers, volontairement. Puis ils se sont moqués entre eux, riant et se vantant. Un m’a demandé de filmer quand il lançait une pierre. Un autre a partagé sur les réseaux après avoir fait semblant d’être touché par du gaz lacrymogène."
Ils lui ont demandé pourquoi elle n’avait pas de masque, eux.
Nous avions déjà vu ce genre de scène en grande partie sur les réseaux sociaux...
Je lui ai demandé, à lui, le père social-démocrate : "Pourquoi votre fille a-t-elle été particulièrement influencée et pourquoi est-elle rentrée de la manifestation ?"
"Les discussions à Saraçhane. Les conversations entre eux, les objections," m’a-t-il répondu.
Encore un passage de ce qu’elle lui avait raconté… "Si c’est volé, c’est pour renverser Tayyip. S’il a volé, il a volé pour cela. Bravo à lui. S’il doit revenir, il reviendra," lui ont dit certains jeunes. Elle a vu que beaucoup d'entre eux y croyaient. Il y avait des objections aussi, mais une fois qu’il n'y avait plus de solution, elle est rentrée à la maison. "Ils nous utilisent," a-t-elle dit et s’est enfermée dans sa chambre jusqu'au soir.
Quand son père m’a appelé, il m’a dit qu’ils avaient débattu toute la journée avec elle. La question des données HTS les avait perturbés. En lisant mon article, il voulait, en fait, discuter et partager ses préoccupations. Il est clair qu'il est un social-démocrate conscient, qui voit les problèmes de manière juste.
Il avait étudié de près les informations sur la corruption liée aux marchés publics et aux pots-de-vin concernant Ekrem Imamoglu et son équipe. "Les accusations sont graves. Ce sont des accusations très sérieuses," m’a-t-il dit, ajoutant :
"Ce n’est pas seulement au CHP, je pense qu’il y a aussi des scandales de corruption dans les municipalités de l’AKP. Il y a beaucoup d’écrits et de témoignages. Beaucoup de gens croient que c’est le cas. Le questionnement des jeunes sur la justice commence précisément ici. Si c'est une opération de 'mains propres', elle doit concerner toutes les municipalités, tous les partis. Sinon, Imamoglu pourrait même être victime dans cette histoire."
En terminant, il a dit : "Il est devenu beaucoup plus difficile de parler aux jeunes, de leur montrer ce qui est juste et ce qui est faux. Nous aussi, nous avons suivi la même route. Heureusement, ils ont vu de leurs propres yeux. Nous étions comme eux. Nous étions excités. C’est leur tour maintenant. Je pense qu’ils ont grandi un peu à Saraçhane."
Et les autres jeunes ?
Après l’article de l'autre jour, le journal Cumhuriyet m’a attaqué sur les réseaux sociaux, mais je suis sûr de ma position. Ceux qui poussent les jeunes dans la rue, à la fois en les romantisant et en les incitant, ont masqué leurs propres masques. Ils ont tenté de camoufler leurs corruptions sous le chaos.
Il est évident que ces jeunes ne doivent pas entendre que Murat Ongun, dans son témoignage à la procureur, a déclaré qu'il gagnait 350 000 TL par mois. Ce qui est curieux, c’est qu’Ekrem İmamoğlu a aussi déclaré dans cette enquête qu'il gagnait 250 000 TL par mois. Donc, le conseiller en communication semble gagner 100 000 TL de plus que son patron. Et quel conseiller ! On apprend aussi que la location de sa villa à Beykoz coûte 300 000 TL par mois.
Que fait Ongun avec les journalistes qu’il a alimentés et nourris à Saraçhane ? Bien sûr, ils se sont tus ! Pourtant, ils critiquaient il y a peu le salaire de 238 000 TL du président de la République. Ils le divisaient par le salaire minimum.
Qu'en est-il de loyer de la villa de Murat Ongun ? Combien de salaires minimums cela représente-t-il ? C'est ce genre de questions qui étaient masquées. Ce masque est tombé, mais maintenant ils se cachent derrière les masques faits maison des jeunes qu’ils ont envoyés dans la rue.
Les jeunes, s'ils levaient un peu les yeux, verraient que les millions de livres que coûte la villa où Ekrem Imamoglu vit ont été payés à travers une société fictive créée par un autre jeune de 22 ans avec des contrats publics de l’İBB.
Mais, au fait, combien de salaires minimums représente le salaire de Murat Ongun ?
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