La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a présenté les prochaines élections européennes comme un "tournant" pour mettre l'Union européenne à l'heure de l'extrême droite, lors du dernier rassemblement de campagne de son parti à Rome.
Les sondages prédisent une poussée des partis d'extrême droite européens, même si les partis traditionnels devraient rester en tête au Parlement européen.
Mme Meloni y est la cheffe de file de l'un des deux groupes d'extrême droite, celui des Conservateurs et Réformistes européens (ECR).
Le Rassemblement national français fait partie du second, Identité et Démocratie (ID) qui a récemment exclu l'AfD allemand après une série de scandales impliquant l'un de ses dirigeants, Maximilian Krah, notamment soupçonné de proximité avec la Russie et la Chine.
Malgré sa rhétorique, elle a développé une relation pragmatique avec l'UE, coopérant notamment avec la Commission européenne sur le dossier migratoire.
De son côté la cheffe du parti démocrate, principale formation d'opposition, Elly Schlein, a mis en avant lors d'un meeting à Milan le passif historique du nationalisme en Europe.
Mme Meloni est candidate aux européennes, dont elle a personnalisé l'enjeu, même si elle ne pourra pas siéger au Parlement européen.
Défendant son action gouvernementale, elle s'est insurgée contre ses détracteurs, qui lui reprochent de limiter les droits civiques et de politiser l'audiovisuel public.
Elle espère lors des élections européennes atteindre de nouveau son score - 26 % des voix - de 2022, devant ses alliés de la coalition.
Parmi eux, la Ligue de Matteo Salvini vise environ 9 % et le parti de droite Forza Italia, 10 %. En tête dans l'opposition, le Parti démocrate est lui crédité d'environ 21 % des suffrages.
En meeting lui aussi à Milan, M. Salvini a relayé l'appel de Mme Meloni en faveur d'une "droite unie" et a fustigé le président français Emmanuel Macron, qualifié de "belliciste", pour avoir refusé d'exclure l'envoi de troupes en Ukraine.