Mali: les partisans d’un influent imam reportent leur manifestation pour un pouvoir civil

11:1611/10/2023, Wednesday
AFP
L'imam Mahmoud Dicko. Crédit photo: ANNIE RISEMBERG / AFP
L'imam Mahmoud Dicko. Crédit photo: ANNIE RISEMBERG / AFP

Les partisans d'une importante figure religieuse et politique malienne, l'imam Mahmoud Dicko, ont annoncé dans un communiqué publié mardi qu'ils reportaient une marche prévue dans la capitale du Mali pour exiger le retour des civils au pouvoir.

La Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS)
"a décidé de surseoir à la marche pacifique et républicaine du vendredi 13 octobre 2023 pour une transition civile et de soutien à l’armée républicaine"
, a annoncé le coordinateur général de la CMAS, Youssouf Daba Diawara, sans préciser de nouvelle échéance.

L'imam Dicko a été la figure tutélaire d'un mouvement de contestation qui a précédé la chute du président civil Ibrahim Boubacar Keïta, renversé par un coup d'état militaire en 2020. Ce chef religieux est l'un des rares à oser exprimer ouvertement ses désaccords avec la junte et à pouvoir mobiliser dans un contexte de restriction des libertés sous le régime militaire.

La CMAS avait appelé ses partisans à une marche pacifique le 13 octobre dans les rues de Bamako pour exiger le retour des civils au pouvoir après le récent report des élections par les militaires, arguant par la voix de M. Daba Diawara que
"les raisons pour lesquelles le peuple malien est sorti pour combattre le régime de Ibrahim Boubacar Keïta n'ont pas pu être atteintes".

Le Collectif pour la défense des militaires (CDM), l’une des plus offensives organisations de soutien au régime et réputée proche de certains de ses cadres, avait déposé le lendemain une demande d’autorisation pour organiser une manifestation à Bamako le même jour et sur le même trajet que la marche prévue par les partisans de l’imam.

Cette autorisation a été refusée lundi par le gouvernorat en raison de
"forts risques de troubles"
, selon un document authentifié par l’AFP.

Les militaires au pouvoir s'étaient engagés sous la pression internationale à céder la place après des élections prévues en février 2024, mais ont annoncé un
"léger"
report en invoquant des facteurs
"techniques"
, alors que les hostilités ont repris avec les groupes séparatistes dans le nord et que les terroristes multiplient leurs attaques sur une vaste partie du territoire.

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