Les Vingt-Sept vont d'abord ouvrir formellement les discussions avec l'Ukraine mardi après-midi vers 15H30 (13H30 GMT), puis avec la Moldavie, dans le cadre d'une conférence intergouvernementale (CIG).
Le Premier ministre hongrois s'est opposé à toute discussion d'adhésion avec l'Ukraine, jugeant que ce pays n'était pas prêt. État membre de l'UE le plus proche de la Russie de Vladimir Poutine, la Hongrie bloque aussi toute l'aide militaire européenne à Kiev.
M. Orban avait finalement accepté de quitter la table du sommet des dirigeants des Vingt-Sept en décembre, le temps que ses 26 homologues décident d'ouvrir ces négociations d'adhésion avec Kiev et Chisinau.
Et il est peu probable qu'ils le soient avant la fin de cette année: la Hongrie, peu enthousiaste à accueillir l'Ukraine, prend le 1er juillet la présidence semestrielle du Conseil de l'UE, qui rassemble les ministres des Vingt-Sept.
Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne avaient ouvert la voie à ces négociations d'adhésion à la mi-décembre 2023.
Mais Budapest freinait jusque-là l'ouverture formelle des discussions avec Kiev, jugeant que les conditions n'étaient pas réunies.
Le ministre hongrois des Affaires européennes Janos Boka a répété mardi à Luxembourg:
Si je m'en tiens à ce que je vois ici au moment où nous parlons, ils (les Ukrainiens) sont très loin de remplir les critères d'adhésion.
L'exécutif européen a réclamé de Kiev des mesures pour lutter contre la corruption et l'emprise des oligarques. La Commission a également demandé une meilleure prise en compte des minorités, une mesure réclamée avec insistance par Budapest en raison de la présence en Ukraine d'une communauté hongroise.
L'ouverture de négociations n'est qu'une étape d'un processus d'adhésion long et ardu. Une éventuelle entrée dans l'UE de l'Ukraine, pays de plus de 40 millions d'habitants et puissance agricole, pose de nombreuses difficultés, à commencer par celle des aides financières dont elle devrait bénéficier.
L'UE a prévu de son côté de se réformer pour faire face à cet élargissement et améliorer sa gouvernance et la prise de décision déjà souvent complexe à 27 États membres.