- 30.11.2024, samedi
- 04:22
Des montres sont vues dans l'eau au stand de l'horloger suisse IWC lors de la journée d'ouverture du salon de l'horlogerie de luxe "Watches and Wonders Geneva", à Genève.
L'horlogerie suisse, après deux années de forte croissance, est désormais confrontée à un ralentissement majeur de ses exportations vers la Chine, un marché crucial.
Depuis janvier, les exportations de montres suisses vers la Chine ont chuté de 21,1 %, et de 18,6 % vers Hong Kong, selon la Fédération horlogère suisse, qui décrit des perspectives
"très défavorables"
pour ces deux marchés clés.
Cette situation préoccupante a conduit le secteur à recourir au chômage partiel.
"Les entreprises manquent de visibilité à moyen terme, ce qui les incite à la plus grande prudence,"
a précisé la Fédération lors de la publication des exportations d'août.
En début de semaine, avec l'appui de la Convention patronale de l'industrie horlogère suisse, la Fédération avait déjà lancé un appel aux autorités suisses pour obtenir des
"mesures concrètes"
afin de soutenir les entreprises touchées.
Le secteur horloger, qui emploie environ 65 000 personnes, est particulièrement impacté dans les gammes d'entrée et de milieu de gamme, ainsi que parmi les sous-traitants.
Après une croissance spectaculaire ces dernières années, due notamment à la demande post-pandémie, la reprise en Chine après la fin de la stratégie zéro-Covid s'est avérée décevante. Le ralentissement économique, les difficultés immobilières et le chômage des jeunes affectent considérablement la demande.
Ludovic Voillat, secrétaire général de la Convention patronale, a déclaré à l'AFP que bien que la situation ne soit
"pas catastrophique"
, elle reste
"compliquée"
. Les entreprises orientées vers le marché asiatique sont particulièrement touchées, et les sous-traitants, qui avaient intensifié leur production ces dernières années, sont les premiers à ressentir les effets de la baisse de la demande.
Le secteur horloger, malgré sa réputation de grandes marques de luxe, repose aussi sur un réseau de petites et moyennes entreprises fournissant des composants.
"Certaines doivent recourir au chômage partiel ou à d'autres mesures pour conserver leur personnel qualifié, difficile à remplacer en cas de reprise,"
a ajouté Voillat.
Les entreprises horlogères, inquiètes des phases de ralentissement, craignent de perdre des talents qu'il sera difficile de retrouver lors du rebond de la demande. Parmi les mesures suggérées pour atténuer la crise, la Fédération horlogère et la Convention patronale ont appelé à une intervention de la Banque nationale suisse pour affaiblir le franc suisse, afin de protéger la compétitivité du secteur.
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