Les Philippines vont supprimer les barrières flottantes placées par la Chine. Crédit photo: IHA
Les Philippines ont affirmé lundi qu'elles prendraient "toutes les mesures appropriées" pour le retrait de barrières flottantes installées sur un récif contesté par les garde-côtes chinois, selon Manille, qui empêchent les Philippins d'accéder à une zone de pêche traditionnelle.
Une barrière flottante de 300 mètres de long a été découverte à l'entrée du récif de Scarborough en mer de Chine méridionale la semaine dernière, lors d'une mission de ravitaillement des pêcheurs philippins sillonnant près de ce récif, dont la Chine a pris le contrôle en 2012, aux dépens des Philippines.
La barrière barre l'accès au récif en forme d'atoll aux eaux peu profondes et riches en ressources halieutiques.
"Nous prendrons toutes les mesures appropriées pour provoquer la suppression des barrières et protéger les droits de nos pêcheurs dans la zone"
, a déclaré lundi le conseiller à la sécurité nationale Eduardo Ano, dans un communiqué.
M. Ano a souligné que les Philippines condamnaient l'installation de la barrière, affirmant qu'une telle action
"violait les droits de pêche traditionnels des pêcheurs"
philippins, pourtant
"confirmés par la décision de 2016"
de la Cour permanente d'arbitrage de La Haye.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a riposté lundi, affirmant que le récif de Scarborough était
"une partie inhérente de la Chine"
et que cette dernière avait
"une souveraineté incontestable sur ce récif et ses eaux environnantes".
De son côté, le ministère philippin des Affaires étrangères a déclaré lundi qu'il
"prendrait toutes les mesures appropriées pour protéger la souveraineté (des Philippines) et les moyens de subsistance de (leurs) pêcheurs"
, sans donner plus de détails.
La Chine revendique la souveraineté sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale - un important carrefour de routes maritimes commerciales -, au grand dam de plusieurs pays riverains.
Le récif de Scarborough se trouve à 240 kilomètres à l'ouest de l'île principale des Philippines, Luzon, et à près de 900 kilomètres de l'île chinoise de Hainan, au sud de la Chine continentale.
En vertu de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer signée en 1982, que la Chine a contribué à élaborer, les pays ont le droit souverain d'exploiter les ressources naturelles situées dans un rayon d'environ 200 milles (370 km) de leurs côtes.
En 2013, les Philippines avaient engagé une procédure d'arbitrage international contre la Chine. La Cour permanente d'arbitrage de La Haye a tranché en faveur de Manille en 2016, jugeant qu'il n'y avait
"aucun fondement juridique pour que la Chine revendique des droits historiques"
sur l'essentiel de cette mer et ses ressources.
Pékin a refusé de prendre part à la procédure et a ignoré le jugement.
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