Des diplomates américains ont exprimé leurs inquiétudes en matière de sécurité et d'environnement vis-à-vis d'un projet de récupération de terres dans la baie de Manille, a déclaré mercredi un porte-parole de l'ambassade américaine aux Philippines.
Une filiale du groupe étatique chinois China Communications Construction Co (CCCC), mise sur liste noire en 2020 par Washington, a obtenu un contrat pour récupérer 318 hectares de terres dans les eaux face à l'ambassade américaine et au quartier général de la marine philippine, a appris l'AFP auprès de l'agence d'aménagement nationale, la Philippine Reclamation Authority (PRA).
L'"Entity List" oblige les entreprises qui y figurent à demander des autorisations pour avoir accès à des produits et technologies américains ou pouvoir commercer aux États-Unis.
Des groupes de défense de l'environnement mettent en garde de longue date contre les conséquences négatives d'un éventuel aménagement de terres récupérées sur la mer dans la baie de Manille. Cela risque d'aggraver les inondations dans la métropole de 13 millions d'habitants, estiment-ils.
Le projet d'aménagement, d'un montant de 34,4 milliards de pesos (629 millions de dollars, 570 millions d'euros), est une co-entreprise entre le gouvernement de la ville de Manille et la société Waterfront Manila Premier Development, selon Joseph Literal, directeur général adjoint de la PRA.
La co-entreprise a conclu un contrat avec la filiale de la compagnie chinoise pour effectuer les travaux, a-t-il ajouté.
La société Waterfront n'a pu être jointe et l'ambassade de Chine à Manille n'a pas souhaité répondre à une demande de commentaire.
En 2020, le gouvernement du président philippin de l'époque, Rodrigo Duterte, avait déclaré qu'il n'emboîterait pas le pas aux États-Unis dans la mise à l'index de compagnies chinoises impliquées dans la construction d'îles artificielles dans des eaux disputées.