Hors des États-Unis, les élections du 5 novembre sont souvent résumées au duel pour la Maison Blanche mais, pour les Américains, la composition du nouveau Congrès sera tout aussi importante. Et ce scrutin parlementaire s'annonce tout aussi serré.
Dans des centaines de circonscriptions électorales dans le pays, le verdict des urnes déterminera si le vainqueur de la course à la présidence entre Kamala Harris et Donald Trump - qui occupe tout l'espace médiatique - pourra mettre en oeuvre son programme en bonne entente avec le Parlement ou s'il devra s'attendre à des blocages, voire des impasses.
Corryn Freeman de la "Future Coalition", une organisation nationale favorisant le militantisme politique chez les jeunes, a résumé:
Les élections parlementaires ne sont pas moins importantes que la présidentielle car le Congrès définit et adopte des lois qui ont un impact sur la vie des gens.
Outre leur rôle législatif partagé, les deux chambres sont importantes en matière de politique étrangère, de défense, de droits de douane et commerciaux et dans le domaine de l'aide internationale. Elles ont également un droit de regard et de contrôle sur les pouvoirs exécutifs et judiciaires.
Quand le républicain Donald Trump était à la Maison blanche, le Congrès l'a par exemple empêché de mettre fin au programme d'assurance-santé élargi créé par son prédécesseur démocrate Barack Obama, ou de tailler dans le budget du ministère des Affaires étrangères.
Tiercé gagnant
A un mois du scrutin, l'écart entre les deux partis ne pourrait être plus serré.
L'élection à la Chambre des représentants ressemble à un pile ou face alors que le Sénat pourrait basculer en faveur des républicains mais avec une majorité des plus fines.
Les démocrates, qui disposent d'une majorité d'un seul siège au Sénat, ont en effet la tâche ardue de devoir défendre les deux-tiers des 34 sièges en jeu.
Et trois de ces sièges à défendre se trouvent dans des Etats ayant voté pour Trump à deux reprises à la présidentielle (2016, 2020): la Virginie-Occidentale (que les républicains sont quasi certains de remporter) le Montana et l'Ohio, où ils fondent de gros espoirs de victoire. Des basculements qui garantiraient au Parti républicain le contrôle du Sénat s'ils gardaient parallèlement leurs sièges actuels.
Mais les démocrates ont le mince espoir de contrer les républicains en leur chipant un siège en Floride et un autre au Texas.
En Floride, le Parti démocrate compte sur la mobilisation attendue de ses électeurs pour un référendum sur l'avortement prévu le 5 novembre dans cet Etat, le troisième plus peuplé du pays.
Selon Corryn Freeman de la "Future Coalition", remporter le tiercé Maison Blanche/Chambre des représentants/Sénat est encore possible pour les démocrates même si ce n'est pas le scénario le plus probable.
Les démocrates ont levé plus de fonds que les républicains dans la course à la Chambre des représentants, se donnant une chance de prendre - même d'un rien - la majorité aux républicains, qui comptent actuellement 220 sièges.
Ils mettent en avant le fait que la Chambre actuelle, marquée par les querelles et les bisbilles, y compris au sein même du groupe républicain, a été l'une des plus inefficaces de l'histoire du pays.
D'après Keith Gaddie, professeur de sciences politiques à la Texas Christian University, la chambre basse est à portée de mains des démocrates, même s'il n'y parierait pas sa chemise.