Dans le cadre de l'enquête française sur le patrimoine européen de Riad Salamé, le gouverneur de la banque centrale du Liban est convoqué à Paris le 16 mai pour une mise en examen, l'Etat s'est constitué partie civile et le directeur d'une banque libanaise est poursuivi en France.
Une source judiciaire libanaise et une source proche du dossier ont annoncé à l'AFP la convocation de celui qui est soupçonné d'avoir acquis un riche patrimoine immobilier et bancaire en Europe via un montage financier complexe et un détournement massif de fonds publics libanais.
Selon la source libanaise, ce pays ne peut pas forcer le gouverneur à se rendre en France et il est toujours sous le coup d’une interdiction de voyage décidée par une juge, Ghada Aoun, qui peut toutefois être levée.
Me Sur conteste par ailleurs en appel les importantes saisies de mars 2022 visant son client. L'audience du 4 avril a été renvoyée au 23 mai.
Contreparties
Contacté, l'un des avocats du Liban en France n'a pas répondu.
Fin mars, la juge d'instruction financière Aude Buresi chargée de ce dossier a mis en examen à Paris Marwan Kheireddine, le directeur de la Banque privée al-Mawarid, pour association de malfaiteurs, notamment en vue de commettre des détournements de fonds publics par un agent public au préjudice de l'Etat du Liban, des abus de confiance aggravés, de la corruption active et passive d'agent public.
Cet homme de 55 ans, déjà entendu par les enquêteurs européens au Liban en janvier, est aussi poursuivi pour blanchiment en bande organisée.
Selon la source proche du dossier, celui qui a été ministre au début des années 2010 a été placé sous contrôle judiciaire avec un cautionnement bancaire d'un million d'euros et l'obligation de rester en France.
Son établissement est soupçonné de n'avoir pas normalement contrôlé les comptes dont M. Salamé était le bénéficiaire, en contrepartie d'avantages divers pour sa banque.
Sollicité, l'avocat de M. Kheireddine n'a pas répondu dans l'immédiat.
Le 14 juin, une personne très proche de Riad Salamé, Anna K., soupçonnée d'être l'une de ses prête-noms en France, avait été la première à être mise en cause dans ce dossier.