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Liban: les enquêteurs européens interrogent le PDG d'une banque privée

11:2318/01/2023, mercredi
MAJ: 18/01/2023, mercredi
AFP
Crédit photo: AFP
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Des enquêteurs européens ont auditionné mardi le PDG d'une banque privée au Liban, dans le cadre d'investigations sur les mouvements de fonds vers l'étranger opérés par le gouverneur de la Banque centrale libanaise Riad Salamé et son frère, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

M. Salamé est la cible d'une série d'enquêtes judiciaires aussi bien au Liban qu'à l'étranger, liées à des soupçons de blanchiment d'argent et d'
"enrichissement illicite"
alors que le pays est en plein effondrement économique.

Le gouverneur de la Banque du Liban (BDL) nie catégoriquement ces accusations mais refuse de se présenter devant la justice.

Fin mars, la France, l'Allemagne et le Luxembourg avaient annoncé geler 120 millions d'euros d'avoirs libanais à la suite d'une enquête pour blanchiment d'argent qui visait cinq personnes, dont M. Salamé.


Des enquêteurs des trois pays, qui ont entamé lundi leurs auditions au Liban, ont entendu pendant huit heures mardi l'ancien ministre et PDG de la Banque al-Mawarid, Marwan Kheireddine, et un ancien vice-gouverneur de la BDL, Ahmad Jichi, selon la même source.


Ils doivent poursuivre leurs auditions mercredi mais le gouverneur de la BDL ne figure pas sur la liste des personnes convoquées, selon le responsable qui a requis l'anonymat.

"A ma connaissance, à ce jour, il n'a pas reçu de convocation",
a confirmé auprès de l'AFP l'avocat français de Riad Salamé, Pierre-Olivier Sur.

Les enquêteurs ont posé des questions sur les comptes existant dans les banques privées au nom de Raja Salamé, le frère du gouverneur de la BDL, et sur les mouvements de fonds vers les comptes des deux frères à l'étranger, d'après la même source.


Ils ont en particulier évoqué la société Forry Associates Ltd, enregistrée aux Îles Vierges, dont le bénéficiaire économique serait Raja Salamé.


En 2021, le Liban avait ouvert une enquête concernant le patrimoine de Riad Salamé, après une demande d'aide du procureur général en Suisse dans le cadre d'investigations concernant plus de 300 millions de dollars de mouvements de fonds opérés par le gouverneur et son frère Raja.


Le parquet suisse se basait sur un contrat entre la BDL et Forry Associates Ltd, l'habilitant à vendre des bons du trésor ainsi que des Eurobonds de la BDL en percevant une commission de placement.


Raja Salamé avait été arrêté l'an dernier au Liban pour "
blanchiment d'argent"
et "
enrichissement illicite",
mais libéré deux mois plus tard sous caution.

Arrivé à la tête de la BDL en 1993, Riad Salamé, 72 ans, est accusé par de nombreux Libanais, comme une grande partie de la classe politique du pays, de corruption et d'être un des principaux responsables de la grave crise économique et financière que connaît le Liban.


Pour son avocat, M. Salamé
"a fait appel à un financement extérieur, pour des raisons macroéconomiques et budgétaires de crise".

"La qualification +chaîne de Ponzi+"
, qu'on l'accuse d'avoir mis en place,
"est alors scandaleuse, ironique, injurieuse"
, a estimé M. Sur, dénonçant
"une campagne de presse et une œuvre de lobbying (...) beaucoup plus inquiétantes que l'action judiciaire en cours, parce que sans limite et sans contrôle".
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