À la veille d'une fête nationale, le roi du Maroc, Mohammed VI, a accordé une grâce royale à 4.831 agriculteurs poursuivis ou condamnés dans des affaires de culture illégale de cannabis, a annoncé le ministère de la Justice lundi soir.
Cette mesure vise à permettre aux bénéficiaires de s'intégrer dans la nouvelle stratégie de légalisation partielle du cannabis à des fins thérapeutiques, mise en place par le royaume.
Le Maroc, premier producteur mondial de cannabis selon l'ONU, a adopté en 2021 une loi encadrant les usages industriel et médical du cannabis. Cette législation autorise la culture et l'exploitation du cannabis dans trois provinces rurales du Rif, une région historiquement liée à cette culture.
La grâce royale ne concerne que les cultivateurs dont l'activité, bien que souvent tolérée, pouvait les exposer à des poursuites judiciaires. Le directeur de l'Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (Anrac) a salué cette initiative comme une étape importante vers l'élimination progressive de la culture illicite grâce à la légalisation ou à l'introduction de cultures alternatives.
L'Anrac, créée pour structurer la filière légale du cannabis, supervise l'industrialisation, la transformation, l'exportation et l'importation de produits dérivés du cannabis à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles. À ce jour, l'agence a délivré plus de 200 autorisations à des industriels.