L'objectif de faire alunir ce module dans un rayon de 100 mètres par rapport à sa cible, comparé à plusieurs kilomètres en général pour les missions lunaires, a ainsi été atteint. La JAXA a déclaré:
SLIM a réussi à se poser en douceur et avec une haute précision (...), la distance de son point d'alunissage par rapport à la cible a été confirmée à 55 mètres.
Le module aurait même pu alunir avec encore davantage de précision sans un problème moteur dans les dernières dizaines de mètres de sa descente, qui a pu légèrement l'écarter de sa cible, a estimé jeudi Shinichiro Sakai, responsable du projet SLIM (Smart Lander for Investigating Moon).
La Jaxa a aussi publié jeudi de premières images de cet alunissage historique pour le Japon, devenu le cinquième pays au monde à réussir à se poser sur le satellite naturel de la Terre après les États-Unis, l'URSS, la Chine et l'Inde.
Mais l'exploit nippon a été accompagné d'un bémol: SLIM n'a pas pu utiliser ses panneaux solaires immédiatement après son alunissage, ce qui a contraint la Jaxa à couper son alimentation électrique moins de trois heures après, pour économiser ses batteries en vue d'un éventuel redémarrage.
La Jaxa espère toujours pouvoir rallumer SLIM quand l'angle du Soleil aura changé dans la zone de son alunissage, permettant aux rayons solaires d'atteindre ses panneaux photovoltaïques.
SLIM a aluni dans un petit cratère de moins de 300 mètres de diamètre, appelé Shioli. Avant d'être éteint, l'engin a pu débarquer normalement ses deux mini-rovers, censés mener des analyses de roches provenant de la structure interne de la Lune (le manteau lunaire), encore très mal connue.
Plus de 50 ans après les premiers pas humains sur la Lune -effectués par les Américains en 1969- le satellite naturel de la Terre est redevenu l'objet d'une course mondiale.
Les deux premières tentatives d'alunissage du Japon avaient mal tourné. En 2022, une sonde de la Jaxa, Omotenashi, embarquée à bord de la mission américaine Artémis 1, avait connu une défaillance fatale de ses batteries peu après son éjection dans l'espace.
Atteindre la Lune reste un immense défi technologique, même pour les grandes puissances spatiales: l'entreprise privée américaine Astrobotic, sous contrat avec la Nasa, a aussi échoué début janvier à poser son premier engin sur la Lune.