Tokyo estime "possible" de relancer la sonde japonaise sur la Lune

11:0022/01/2024, lundi
MAJ: 22/01/2024, lundi
AFP
La module japonaise 'SLIM' fait partie des nombreuses missions lunaires lancées récemment par des pays et entreprises privées.
Crédit Photo : X /
La module japonaise 'SLIM' fait partie des nombreuses missions lunaires lancées récemment par des pays et entreprises privées.

L'agence spatiale japonaise (Jaxa) a annoncé lundi avoir éteint l'alimentation électrique de son module Slim moins de trois heures après son alunissage historique de samedi, afin d'économiser ses batteries en vue d'un possible redémarrage.

Il existe une
"possibilité"
que le module japonais Slim, qui a rencontré un problème de panneaux solaires, puisse être relancé, a ajouté la Jaxa.
"Selon les données télémétriques, les cellules solaires de Slim sont orientées vers l'ouest. Si la lumière du soleil frappe la Lune depuis l'ouest à l'avenir, nous pensons qu'il est possible de produire de l'énergie, et nous nous préparons actuellement à la restauration"
, a déclaré l'agence spatiale.


"Nous avons pu terminer la transmission des données techniques et des images acquises pendant la descente et sur la surface lunaire avant que l'alimentation ne soit coupée",
a déclaré la Jaxa sur le réseau social X, ajoutant qu'un
"grand volume de données"
avait été reçu.

Le Japon est devenu samedi le cinquième pays à avoir réussi à se poser sur la Lune. Après une descente haletante de 20 minutes, la Jaxa avait annoncé que le module SLIM (Smart Lander for Investigating Moon) avait aluni à 00h20 samedi (vendredi 15H20 GMT) et que la communication avec lui avait été établie.

Mais faute de panneaux solaires en service, l'engin, surnommé
"Moon Sniper"
pour sa capacité à se poser avec précision, ne disposait d'électricité que pendant
"plusieurs heures"
, avait averti Hitoshi Kuninaka, l'un des responsables de la Jaxa.

Il est possible que les panneaux fonctionnent à nouveau quand l'angle du soleil aura changé, avait-elle précisé, tandis que l'équipe s'efforçait de maximiser les résultats scientifiques de la mission en transmettant les données obtenues vers la Terre.


SLIM fait partie des nombreuses missions lunaires lancées récemment par des pays et entreprises privées. Mais jusqu'à présent, seuls les États-Unis, l'Union soviétique, la Chine et plus récemment l'Inde, ont réussi à se poser sur la Lune.


"Partenariat dans le cosmos"


Le patron de la Nasa, l'agence spatiale américaine, Bill Nelson, a envoyé ses
"félicitations (au Japon) devenu le cinquième pays dans l'histoire à atterrir avec succès sur la Lune"
.
"Nous apprécions notre partenariat dans le cosmos et notre collaboration en cours"
, a-t-il ajouté.

La Jaxa espère analyser les données acquises lors de l'alunissage, pour déterminer si l'engin a atteint son objectif de se poser à moins de 100 mètres de sa cible.

SLIM a aluni dans un petit cratère de moins de 300 mètres de diamètre, appelé Shioli, d'où il devait mener au sol des analyses.


Les deux mini-rovers qu'emportait SLIM ont été largués normalement, a dit la Jaxa, dont une sonde sphérique baptisée SORA-Q, à peine plus grande qu'une balle de tennis, et capable de modifier sa forme pour se déplacer sur le sol lunaire. Elle a été développée par la Jaxa, en partenariat avec le géant japonais du jouet Takara Tomy.


Même si la précision de l'alunissage doit être confirmée,
"je pense que la mission est un grand succès"
, a déclaré Jonathan McDowell, astronome au Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics.

Plusieurs problèmes pourraient potentiellement être à l'origine du souci de panneaux solaires, a-t-il expliqué à l'AFP.
"Un câble détaché, un câble connecté dans le mauvais sens, ou l'alunisseur peut être à l'envers et ne pas voir le soleil pour une raison quelconque"
, a suggéré M. McDowell.

Défi technologique


Plus de 50 ans après les premiers pas des humains sur la Lune -les Américains en 1969-, celle-ci est redevenue l'objet d'une course mondiale. Outre les États-Unis et la Chine, la Russie rêve aussi de renouer avec la gloire spatiale de l'URSS, en s'associant notamment avec la Chine ou l'Inde, qui a réussi l'été dernier son premier alunissage.


Les deux premières tentatives d'alunissage du Japon avaient, elles, mal tourné. En 2022, une sonde de la Jaxa, Omotenashi, embarquée à bord de la mission américaine Artémis 1, avait connu une défaillance fatale de ses batteries peu après son éjection dans l'espace. Et en avril 2023, un alunisseur de la jeune entreprise privée japonaise ispace s'était écrasé à la surface de la Lune, ayant raté l'étape de la descente en douceur.


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