- 18.11.2024, lundi
- 12:53
Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko
Le parti au pouvoir au Sénégal, le Pastef, a remporté dimanche "une large victoire" aux législatives, a indiqué le porte-parole du gouvernement. Cette victoire devrait permettre aux dirigeants d'appliquer l'agenda de rupture et de justice sociale qui les a portés au pouvoir il y a huit mois.
"Je rends hommage au peuple sénégalais pour la large victoire qu'il a donnée à Pastef",
a déclaré le porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Ndieck Sarré, sur la chaîne TFM, précisant être en possession de
"90 à 95 % des résultats".
"Les tendances lourdes montrent que Pastef aura une majorité qualifiée",
a-t-il ajouté, sans préciser combien de sièges le parti obtiendrait.
Les résultats provisoires indiquent que le Pastef arrive en tête dans une grande majorité des centres de vote, dont les résultats ont été annoncés progressivement par les médias. Des projections fiables de la nouvelle Assemblée devraient être disponibles d'ici lundi matin.
Deux figures majeures de l'opposition, le maire de Dakar Barthélémy Dias et le deuxième de la présidentielle de 2024 Amadou Ba, ont reconnu la victoire du Pastef. Ce dernier les a battus dans leurs propres bureaux de vote, selon les résultats partiels.
Le Premier ministre Ousmane Sonko l'a emporté largement dans son bureau de vote à Ziguinchor (sud), selon les mêmes résultats. Aucun incident significatif n'a été rapporté, bien que la coalition Takku Wallu Sénégal, menée par l'ancien président Macky Sall, ait dénoncé dans un communiqué une
"fraude massive organisée par le Pastef".
La participation estimée à 49,72%, est pour le moment plus faible que lors de la présidentielle de mars (61,3 %), mais mieux qu'aux législatives de 2022 où 46,6 % des inscrits avaient voté.
Mademba Ndiaye, étudiant de vingt ans votant pour la première fois, a déclaré:
"Ça fait partie des seuls moyens qu'on a pour réellement impacter la société. Si on ne vote pas, on ne pourra pas, après, venir se morfondre de ce qui se passe dans la société".
Pascal Goudiaby, 56 ans, espérait une victoire du Pastef:
La priorité, c'est le chômage. Les jeunes sont tellement confrontés à ce problème.
Bassirou Diomaye Faye, élu président en mars lors d'un premier tour décisif, fait face à de grands défis, notamment améliorer la vie quotidienne, combattre la corruption, et partager les revenus des ressources naturelles.
Son Premier ministre, Ousmane Sonko, l'a accompagné dans une cohabitation tendue avec une Assemblée dominée par l'ancienne majorité, jusqu'à sa dissolution en septembre.
Environ 7,3 millions d'électeurs étaient appelés à élire 165 députés pour un mandat de cinq ans.
"Tout coûte cher"
"Tout coûte cher"
Pour Touré Aby, 56 ans,
"celui à qui tu as donné la confiance à la présidentielle, il faut lui renouveler la confiance pour qu'il puisse accomplir ce qu'il a entamé. On veut que la vie coûte moins cher aux Sénégalais. Tout coûte cher, l'eau, l'électricité, la nourriture."
Le coût de la vie et le chômage, à plus de 20 %, restent des préoccupations majeures. Le gouvernement doit également gérer les départs fréquents de jeunes en quête d'un avenir meilleur en Europe.
Historiquement, les Sénégalais alignent leur choix des législatives sur celui de la présidentielle. Le Pastef, favori selon les experts, a bénéficié de l'opposition divisée, bien que certains électeurs critiquent le manque d'actions concrètes depuis huit mois au pouvoir.
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