En Ouganda, "les fous chantants" jouent le jeu de l'humour face au régime

11:0117/09/2024, mardi
AFP
Les comiques ougandais Bizonto, très populaires à la radio et sur les réseaux sociaux, se produisent au Théâtre Labonita de Kampala, en Ouganda, le 7 septembre 2024.
Crédit Photo : BADRU KATUMBA / AFP
Les comiques ougandais Bizonto, très populaires à la radio et sur les réseaux sociaux, se produisent au Théâtre Labonita de Kampala, en Ouganda, le 7 septembre 2024.

Conformément à sa volonté de critiquer la politique ougandaise, la troupe Bizonto a une nouvelle fois captivé son public dans une salle comble à Kampala. Quatre comédiens, vêtus de longues robes d'enfants de chœur, se sont lancés dans une satire acerbe de la gouvernance du pays, sous la forme d'un village imaginaire dirigé par un président vieillissant.

Le parallèle avec l’Ouganda de Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, est évident. À travers l'humour, la troupe aborde des problématiques qui résonnent fortement dans la société ougandaise, comme l'explique Maliseeri Mbambaali, l'un des membres du groupe.


Conformément à la ligne satirique adoptée, Bizonto a connu ses propres mésaventures. En 2020, une vidéo ironique visant directement Museveni et d'autres figures du régime est devenue virale, menant à l'arrestation des quatre membres.

Accusés de
"promotion du sectarisme",
ils risquaient jusqu'à cinq ans de prison, mais la pression populaire, notamment via le hashtag #FreeBizonto, a conduit à leur libération.

Convaincus qu'ils étaient sur la bonne voie, les membres de Bizonto ont continué leur travail malgré la surveillance accrue du régime.


Ils ont choisi d'affiner leur satire avec une approche plus subtile, tout en maintenant leur objectif de dénoncer la corruption et les injustices qui affectent la majorité des Ougandais.


Persuadée de l'impact de leur message, la troupe reste un symbole de la résistance artistique en Ouganda, refusant d'abandonner face à la répression.


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