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Au Sri Lanka, la faillite du pays attise la colère des électeurs

10:3210/09/2024, mardi
AFP
Des personnes traversent une rue à Colombo au Sri Lanka.
Crédit Photo : ISHARA S. KODIKARA / AFP
Des personnes traversent une rue à Colombo au Sri Lanka.

Le Sri Lanka se prépare à sa première élection présidentielle depuis la crise économique de 2022, alors que la population reste profondément marquée par la faillite du pays et les mesures d'austérité imposées.

Milton Perera, ancien comptable à la retraite, n'a pas eu l'occasion de voter contre le gouvernement à l'élection présidentielle du 21 septembre, la mort l'ayant fauché avant. Sa veuve, Pushpalatha Perera, 70 ans, compte bien le faire en son nom. Elle vit dans une maison délabrée à Slave Island, en banlieue de Colombo, et se souvient de la perte tragique de son mari, décédé en décembre des suites d'une crise d'asthme après la fin des aides sociales.


"Je n'avais pas d'argent pour lui acheter ses médicaments"
, confie-t-elle, résignée à voter contre ceux qu'elle estime responsables de sa situation. Comme elle, de nombreux Sri-Lankais, épuisés par la crise, comptent exprimer leur mécontentement par les urnes.

Le Sri Lanka retourne aux urnes pour la première fois depuis 2022, lorsque la faillite économique du pays a provoqué la chute du président Gotabaya Rajapaksa, après des manifestations massives. Son successeur, Ranil Wickremesinghe, 75 ans, se présente à nouveau, misant sur le redressement économique pour convaincre les électeurs.


Le FMI a accordé un prêt de 2,9 milliards de dollars en échange de mesures d'austérité sévères, telles que la hausse des impôts, la privatisation des services publics et la fin des subventions. Même si l'économie montre des signes de stabilisation, le taux de pauvreté continue d'augmenter.

Le coût de la vie sera un enjeu crucial de l'élection, selon Murtaza Jafferjee, directeur du think tank Advocata à Colombo.
"Beaucoup d'électeurs sont déçus et exprimeront leur mécontentement dans les urnes"
, prédit-il, même si les manifestations de rue se sont apaisées.

Le président sortant pourrait bien être pénalisé par ces mesures impopulaires, tandis que l'opposition, dirigée par Sajith Premadasa, peine également à convaincre. La coalition du Pouvoir national du peuple (NPP), dirigée par Anura Kumara Dissanayaka, pourrait tirer profit de ce climat de mécontentement.


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