Le président américain de 81 ans n'en finit pas de subir les retombées de son débat désastreux face à Donald Trump, le 27 juin. Il doit affronter une fronde croissante d'élus démocrates qui doutent à présent de sa capacité à battre son adversaire républicain en novembre.
Plusieurs d'entre eux, dont l'influent parlementaire de New York Jerrold Nadler, estiment qu'il est temps pour lui de jeter l'éponge, message qu'ils ont transmis lors d'une réunion (virtuelle) de crise du leadership démocrate à la Chambre des représentants, ont rapporté plusieurs médias américains dimanche après-midi.
Dans un étrange concours de circonstances, Joe Biden assurait à peu près au même moment qu'il avait, au contraire, le soutien des démocrates.
, a-t-il crié aux journalistes du pool de presse qui accompagne le président américain dans tous ses déplacements, lorsqu'ils lui ont demandé s'il bénéficiait toujours de cet appui.
Mais le front se lézarde clairement.
"Il n'y a qu'une seule raison pour laquelle la course entre Trump et Biden est serrée, et c'est l'âge du président",
a affirmé l'élu démocrate Adam Schiff sur la chaîne NBC, vantant aussi les qualités de la vice-présidente Kamala Harris, potentielle voie de secours.
Tous les sondages font part d'une réelle inquiétude à ce sujet dans l'électorat démocrate, alors que Joe Biden, s'il était élu, aurait 86 ans à la fin d'un second mandat.
Les médias américains ont rapporté dimanche que les tentatives du sénateur Mark Warner de réunir ses collègues démocrates pour faire face à la crise en interne ont échoué, et que les parlementaires devraient plutôt se réunir mardi dans le cadre de leur réunion habituelle.
"Je pense que le président doit en faire plus"
, notamment lors de rencontres sans prompteur, a relevé pour sa part le sénateur démocrate Chris Murphy.
Ce proche du président sur CNN a déclaré:
Le temps presse. Cette semaine sera vraiment importante et vitale pour le pays et pour le président.
C'est ce que M. Biden s'est efforcé de faire dimanche, lors de plusieurs étapes de campagne dans l'Etat clé de Pennsylvanie (est).
Le démocrate est d'abord allé chercher un peu de réconfort auprès d'une congrégation noire toute acquise à sa cause à Philadelphie.
Lui-même fervent catholique, il s'est rendu à l'église pentecôtiste de Mt Airy, où l'on a pu le voir fredonner et tapoter sur le genou au son du gospel.
Il n'a fait qu'une référence voilée à la crise qui secoue sa candidature, plaisantant à nouveau sur son âge.
"Chacun d'entre nous est imparfait",
a-t-il lâché.
Mais
"nous devons à nouveau unir l'Amérique. C'est mon objectif. C'est ce que nous allons faire"
, a-t-il dit aux cris de
Il s'est ensuite rendu auprès de syndicalistes et de partisans à Harrisburg, égrenant ses thèmes de campagne et se disant le
"président le plus pro-syndicats dans l'histoire".
Pour Joe Biden, l'équation est simple, au risque de paraître dans le déni. Il juge que personne d'autre que lui n'est
pour battre Donald Trump, même si les sondages le placent en nette difficulté face à son adversaire républicain.
Pendant ce temps, Donald Trump, resté inhabituellement discret ces derniers jours, se délecte des déchirements parmi les démocrates sur son réseau Truth Social.
L'équipe de campagne de Joe Biden est déterminée, malgré tout, à aller de l'avant alors que le président Biden jure qu'il ne lâchera rien, sauf si le "Seigneur" devait le lui demander.
Elle a dévoilé un intense plan de bataille pour le mois de juillet prévoyant une avalanche de spots télévisés et des déplacements dans tous les Etats clés à partir de la mi-juillet, au moment de la convention républicaine (15-18 juillet).
La semaine s'annonce ardue pour Joe Biden, qui doit participer à une intense séquence internationale en accueillant de mardi à jeudi un sommet des dirigeants de l'Otan.
Il devra là aussi s'atteler à rassurer les alliés, alors que nombre de pays européens redoutent une victoire de Donald Trump en novembre, lui qui entretient le flou sur le soutien américain à l'alliance militaire occidentale.