Le Produit intérieur brut (PIB) du pays a grimpé de 1,5% sur un trimestre en données ajustées des variations saisonnières, et de 6% en rythme annualisé. Un dynamisme inédit depuis le quatrième trimestre 2020.
Le consensus d'économistes de l'agence Bloomberg s'attendait à une croissance bien plus modeste de 0,8%, après +0,9% au premier trimestre (un chiffre révisé mardi en hausse, contre +0,7% annoncé en juin).
Le moteur de la croissance sur la période avril-juin a été les exportations (+3,2% sur un trimestre), tandis que les importations ont chuté de 4,3% grâce à la décrue des cours mondiaux des hydrocarbures. La contribution nette du commerce extérieur au PIB a ainsi été largement positive (+1,8%).
"Les exportations japonaises se sont redressées alors que la crise sur les chaînes d'approvisionnement du secteur automobile s'est estompée et que la dépréciation du yen a fourni du soutien",
avait observé dans une récente note Ryutaro Kono, chef économiste de BNP Paribas au Japon.
La production industrielle japonaise en juin a par ailleurs été révisée mardi en hausse (+2,4% sur un mois contre 2% lors de l'estimation initiale il y a deux semaines).
Le retour massif des touristes étrangers au Japon depuis la levée des restrictions sanitaires dans l'archipel fin 2022 a aussi contribué à l'accélération du PIB national, en dopant les exportations de services.
Le Japon
"est l'une des rares économies avancées qui fait mieux en 2023 qu'en 2022"
, avait observé fin juillet le chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), qui a relevé à 1,4% sa prévision de croissance pour le pays cette année, contre 1% en 2022.
La Banque du Japon (BoJ) table sur une croissance de 1,3% sur l'ensemble de l'exercice 2023/24 entamé le 1er avril.
Mais l'ombre au tableau est la consommation des ménages, qui a reculé de 0,5% sur le trimestre écoulé, après une hausse de 0,6% en début d'année.
Car le pouvoir d'achat des consommateurs nippons est fragilisé par la faiblesse persistante du yen, combinée à une inflation restant très élevée pour des standards japonais (3,3% en moyenne sur la période avril-juin, hors produits frais).
Selon Marcel Thieliant, chef de la recherche en Asie-Pacifique chez Capital Economics, la croissance japonaise devrait ralentir au second semestre car le revenu disponible réel (corrigé de l'inflation) des ménages nippons devrait continuer à chuter.
En outre, le boom des exportations automobiles japonaises grâce à une fluidité retrouvée sur les chaînes d'approvisionnement
car les constructeurs nippons sont en retard dans le segment électrique, a encore estimé M. Thieliant dans une note publiée mardi.
La demande venant de Chine, dont la reprise économique est difficile, est déjà en berne, et la demande des Etats-Unis et de l'Europe pour les produits
devrait ralentir avec la décélération de leurs économies respectives.
Les investissements non-résidentiels des entreprises privées au Japon ont par ailleurs stagné sur le trimestre écoulé, après un bond de 1,8% en début d'année.
Aussi la vigueur probablement ponctuelle du PIB nippon au deuxième trimestre ne devrait pas inciter la Banque du Japon à se hâter de normaliser sa politique monétaire, a ajouté M. Saito.
Fin juillet la BoJ a rendu son contrôle des rendements obligataires nippons plus flexible mais n'a pas remis en question sa politique monétaire toujours ultra accommodante, totalement à rebours des pays occidentaux.
La BoJ continue de penser que son objectif d'une inflation stable à 2%
"n'est pas encore en vue"
et avait souligné que des
"incertitudes extrêmement élevées"
entouraient l'évolution future de l'activité économique et des prix au Japon.
Inflation, risques et attentesLe taux d'inflation pour le mois de juin, qui est la donnée la plus importante pour déterminer les augmentations de salaire des fonctionnaires et des retraités, a été annoncé par TURKSTAT. Cependant, il est évident que les données de ce mois auront quelques réflexions supplémentaires aussi importantes que les augmentations de salaire. Selon les données annoncées, l'IPC était de 3,92% par mois et de 38,21% par an, tandis que l'IPPN était de 6,50% par mois et de 40,42% par an. Le groupe principal