Israël accepte la libération de 700 prisonniers palestiniens

11:3225/03/2024, lundi
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Des prisonniers palestiniens dans la cour de la prison de Megiddo, dans le nord d'Israël.
Crédit Photo : MENAHEM KAHANA / AFP / Archive
Des prisonniers palestiniens dans la cour de la prison de Megiddo, dans le nord d'Israël.

Des responsables israéliens ont indiqué, dimanche, que Tel Aviv avait accepté de libérer 700 prisonniers palestiniens, en échange de la libération de 40 des prisonniers israéliens détenus par le Hamas dans la Bande de Gaza, rapportent des médias israéliens.

Le site d'information israélien Walla (privé) a cité des responsables israéliens, sous couvert d'anonymat, qui ont déclaré que Tel-Aviv avait accepté la proposition des États-Unis de libérer 700 prisonniers palestiniens, dont
"100 personnes condamnées à perpétuité"
, en échange de la libération de 40 prisonniers israéliens détenus par le Hamas dans la Bande de Gaza.

Israël est également prêt à faire preuve de souplesse en ce qui concerne le retour des déplacés du sud de la Bande de Gaza vers le nord de l'enclave palestinienne assiégée, qui est l'un des principaux points de discorde dans les négociations indirectes avec le Hamas, selon les responsables israéliens.

Le site d'information précise que la flexibilité de Tel Aviv, concernant le nombre de prisonniers palestiniens qu'il se propose de libérer, fait suite à une proposition présentée, il y a quelques jours, par le directeur de la CIA, William Burns, aux médiateurs qataris et égyptiens dans le cadre des négociations de Doha.


Des responsables israéliens ont déclaré que Tel Aviv attendait la réponse du Hamas à la proposition de médiation américaine et, d'après les estimations, le mouvement devrait répondre dans les deux prochains jours.

Conduite par le chef du Mossad, David Barnea, la délégation israélienne a participé, vendredi, à des négociations indirectes avec le Hamas à Doha, avec la médiation égypto-qatarie et la participation américaine. Tel Aviv a ultérieurement annoncé que les membres de sa délégation technique resteraient dans la capitale qatarie, après le départ de ses principaux négociateurs.


La Société de radiodiffusion israélienne (KAN) a également cité un responsable israélien (dont l'identité n'a pas été révélée) qui a déclaré, dimanche, que la délégation israélienne avait proposé aux médiateurs du Qatar la libération de sept prisonniers
"politiquement importants"
pour chaque femme soldat libérée par le Hamas, sans que Tel-Aviv n'émette d'objection quant aux noms proposés par les Palestiniens.

Israël détient au moins 9 100 Palestiniens dans ses prisons et on estime à 134 le nombre de prisonniers israéliens détenus dans la Bande de Gaza, mais le Hamas a annoncé que 70 d'entre eux avaient été tués lors de raids israéliens menés contre le territoire depuis le 7 octobre.

Le nombre de femmes soldats israéliennes détenues à Gaza n'est pas établi. Aucune déclaration officielle n'a été faite par Israël ou par les médiateurs concernant la nouvelle proposition, et le Hamas n'a fait aucun commentaire sur le sujet, jusqu'à 19 h 50 GMT.


La Société de radiodiffusion israélienne a rapporté qu'une réunion d'information du Cabinet de guerre, prévue pour discuter des derniers développements dans les négociations sur l'accord d'échange de prisonniers, a été annulée à la dernière minute, dimanche soir, afin
"d'attendre la réponse du Hamas"
aux propositions des médiateurs.

Une source palestinienne avait auparavant déclaré à Anadolu, que la réponse d'Israël à une proposition du Hamas concernant un cessez-le-feu était considérée par le mouvement comme
"négative"
et avait pour objectif de perturber les négociations et d'empêcher la conclusion d'un quelconque accord.

La source a expliqué qu'Israël refuse de mettre fin à la guerre en cours contre la Bande de Gaza et de se retirer de la Bande, et veut imposer des conditions portant sur le retour limité des déplacés du sud de la Bande de Gaza vers le nord de l'enclave.

Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre 2023, par le mouvement de résistance palestinien Hamas, qui aurait causé la mort de près de 1 200 israéliens, selon les autorités de Tel-Aviv


Depuis lors, 32 226 Palestiniens ont été tués et quelque 74 518 autres blessés, selon le dernier bilan communiqué par les autorités sanitaires de la Bande de Gaza.


La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de pénurie aiguë de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon l'ONU.


Israël est poursuivi devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour crime de génocide. Une ordonnance rendue par la CIJ, en janvier, a enjoint Tel-Aviv de mettre fin aux agissements à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.


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