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Le président guinéen de la transition Mamady Doumbouya s'adresse à la 78e Assemblée générale des Nations unies au siège de l'ONU à New York, le 21 septembre 2023.
Les représentants de la junte qui a pris le pouvoir par la force en 2021 en Guinée se sont dits favorables à une candidature de leur chef à la prochaine élection présidentielle.
"Si Mamadi Doumbouya veut être candidat, je l’encouragerai. Non seulement en termes de droits, il en a la possibilité, il en a aujourd’hui la qualité pleinement, mais il n’y a aucune restriction en termes de Constitution pour qu’il aille demain à une élection en Guinée",
a déclaré le porte-parole de la présidence, le général Amara Camara, lors d'un déjeuner de presse vendredi.
La
"charte de la transition"
établie par la junte peu après le coup d'Etat impose qu'aucun membre de la junte ne pourra se présenter
"ni aux élections nationales ni aux élections locales".
Mais rien n'empêche de faire sauter ce verrou via l'adoption d'une nouvelle Constitution, et de permettre ainsi à M. Doumbouya de se présenter, a souligné le général Camara.
Les autorités guinéennes dominées par les militaires ont présenté fin juillet un avant-projet de Constitution avec l'objectif de le faire voter par référendum avant la fin de l'année.
Mais aucune date n'a encore été arrêtée pour soumettre à la population ce texte rejeté par les principaux partis d'opposition et organisations de la société civile.
Dans les mois qui avaient suivi le coup d'Etat, le général Mamadi Doumbouya avait réitéré plusieurs fois son engagement de ne pas se présenter à la présidentielle.
La junte s'était aussi initialement engagée sous la pression internationale à céder la place d'ici à fin 2024 à des civils élus.
Elle a fait savoir depuis qu'elle manquerait à sa promesse.
Dans un reportage à la télévision nationale guinéenne diffusée jeudi soir, le ministre guinéen des Affaires étrangères a déclaré devant des diplomates et des représentant de la francophonie à Paris que toutes les élections devant concourir au retour de l'ordre constitutionnel se tiendraient en 2025.
"Comme c’est au niveau de la magistrature suprême que les populations et la communauté internationale perçoivent mieux les avancées démocratiques, nous pourrions même commencer par l’élection présidentielle comme gage d’engagement",
a dit Morissanda Kouyaté.
Vendredi, le porte-parole de la présidence, Amara Camara, a aussi laissé entendre cette idée d'un scrutin présidentiel organisé avant l'adoption d'une nouvelle Constitution.
"Les Guinéens ont aujourd’hui soif de voir le visage de leur futur président (...) Donc, le gouvernement est effectivement ouvert à toute sollicitation allant dans ce sens pour permettre que les élections se passent, quitte à commencer du sommet (la présidentielle) à la base",
a-t-il déclaré.
Le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, s'est aussi dit ouvert à une candidature du général Doumbouya.
La junte cherche à faire taire toute forme de contestation, interdisant les manifestations et les médias critiques. Nombre de dirigeants de l'opposition ont été arrêtés, mis en cause devant les juges ou poussés à l'exil. Début juillet, deux responsables d'un mouvement citoyen dissous qui réclame le retour des civils au pouvoir ont disparu.
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