"Tu arrêtes, un point c'est tout". Après avoir reçu des menaces, Margarita Galan a retiré sa candidature à la mairie de Maravatio, pour ne pas finir comme trois autres candidats tués dans cette localité de l'ouest du Mexique.
A Maravatio et ailleurs au Mexique, le crime organisé fait pression sur les candidats aux élections locales, pour garder son influence après les scrutins du 2 juin, jour où le Mexique choisira également son nouveau président (sans doute une femme).
Le 26 février, à trois heures d'intervalle, Miguel Reyes, médecin, et Armando Pérez, transporteur, tous les deux âgés de 58 ans, ont été tués. Egalement candidat à la mairie, Dagoberto Garcia avait été retrouvé mort en novembre.
Les pressions des narcos ou des délinquants touchent tous les partis. Reyes et Garcia étaient membre de Morena, le parti du président sortant de gauche nationaliste Andrés Manuel López Obrador. Pérez militait dans les rangs du PAN (libéral-conservateur).
Margarita Galan, qui dit avoir dû retirer sa candidature après avoir reçu des menaces, défendait les couleurs oranges du Movimiento Ciudadano.
"Ce n'est pas normal"
Cinq candidats restent en lice pour la mairie de Maravatio.
Cette semaine, le nouveau candidat du parti de gauche au pouvoir Morena, Mario Pérez, a réuni ses partisans. Deux hommes dans une voiture le regardent à distance. De nuit, ils baissent la vitre, observent fixement le meeting, sans la présence d'aucun policier.
Ce genre de choses nous rend nerveux. Cela n'était jamais arrivé.
A la fin de la réunion, Pérez prend des photos avec ses partisans et les deux suspects disparaissent dans la nuit.
Dentiste de 34 ans, Pérez évite le thème de l'insécurité en public. Il n'a pas demandé de protection aux autorités, au contraire de 36 candidats dans l'Etat du Michoacan.
Maravatio se trouve en plein terrain d'affrontement entre le cartel Jalisco Nueva Generación, l'un des plus violents du Mexique, et de Los Correa, un groupe local.
Dans cet Etat, le crime organisé fait feu de tout bois avec la coupe illégale des arbres, fixe les prix des aliments et jusqu'à la date de la récolte des fruits, dénoncent les dirigeants locaux.
"Imposer des candidats"
Vendredi, les cadavres de quatre personnes ont été retrouvés démembrés à Acapulco. L'une des victimes était un candidat à un mandat local, Anibal Zuniga Cortes, d'après le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI). Jeudi soir c'est Lucero Lopez Maza, candidate à la mairie de Concordia, qui a été tuée dans le Chiapas (sud).