Le président mauritanien sortant El Ghazouani est largement en tête de l'élection présidentielle de samedi, son principal opposant ayant déjà fait savoir qu'il ne reconnaîtra pas les résultats du scrutin qui seront proclamés officiellement lundi.
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, un militaire de carrière de 67 ans, détient 56,12 % des voix après 100 % du dépouillement, selon la plateforme en ligne de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) qui a publié bureau par bureau les résultats du scrutin.
En fin d'après-midi, le siège de campagne du candidat était encerclé par les forces de sécurité, a constaté un journaliste de l'AFP. Son directeur de campagne a été arrêté, selon son porte-parole.
La présence policière s'est fortement accrue dans la capitale en fin de soirée.
"Sous contrôle"
Le Conseil constitutionnel devra proclamer ensuite les résultats définitifs.
Le taux de participation se situe à 55,39 %, selon la Ceni.
Il a fait de l'aide aux plus démunis et à la jeunesse un de ses chantiers prioritaires. En Mauritanie, les moins de 35 ans, qui représentent plus de 70 % de la population, partent de plus en plus vers l'Europe ou les États-Unis, poussés par l'espoir d'une vie meilleure.
"Veiller aux intérêts des populations"
Après un premier mandat entravé par l'épidémie de Covid-19 et les conséquences de la guerre en Ukraine, M. Ghazouani espère réformer davantage au cours d'un second mandat de cinq ans grâce à des perspectives économiques favorables, et notamment le lancement de la production de gaz au second semestre 2024.
Face à lui, six candidats ont promis la première véritable alternance démocratique dans ce vaste pays désertique d'environ 4,9 millions d'habitants qui a connu une multitude de coups d'État de 1978 à 2008, avant de vivre en 2019 sa première transition entre deux présidents élus.
Aucun incident majeur n'a été signalé dans le pays au cours du scrutin présidentiel, selon les observateurs.
Le gouvernement a mis en place un Observatoire national chargé de surveiller l'élection, que l'opposition a dénoncé comme un instrument de manipulation du scrutin.