Lorsqu'elle se rendra aux urnes pour les élections présidentielles et législatives le 10 octobre, cette commerçante de 65 ans votera, comme de nombreux Libériens interrogés par l'AFP, en faveur de meilleures conditions de vie et de meilleures infrastructures.
Le défilé par des partisans du président sortant portant un cercueil avec la photographie d'un candidat de l'opposition dans les rues de Monrovia lors d'un événement de campagne samedi n'a pas calmé les inquiétudes.
Vingt candidats à la présidentielle sont en compétition pour diriger le pays d'environ 5 millions d'habitants, dont le président sortant George Weah.
L'ancienne star du football a été élue en 2017 sur les promesses de combattre la pauvreté et la corruption. Six ans plus tard, ces deux sujets restent clés pour les Libériens, alors que la campagne électorale a débuté samedi et qu'1,3 million de personnes -soit plus d'un cinquième de la population- vivent avec moins de 2,15 dollars par jour, selon la Banque mondiale.
La corruption est aussi endémique au Liberia, pays qui occupe la 142e place sur 180 dans le classement de l'ONG Transparency international pour 2022. Le président Weah est sous la pression du grand allié américain sur ce sujet.
Peu importe celui qui remporte la présidentielle, notre vœu est qu'il améliore la vie des pauvres et l'état des routes dans les zones rurales.
Pour Abraham Kollie, conducteur de moto et étudiant, la création d'emplois doit être la priorité du prochain président dans ce pays où 63% de la population a moins de 25 ans, selon l'ONU.
Selon Alexander Commanbine, 42 ans, les politiciens manipulent les jeunes et les incitent à la violence en période d'élections. Il craint des incidents.
La semaine prochaine, le Liberia commémorera le 20e anniversaire de l'Accord de paix d'Accra, qui a mis fin à 14 ans de guerre civile.
Cependant, dès le premier jour de la campagne samedi, des partisans du parti au pouvoir, le Congress for Democratic Change (CDC), ont été vus en train de porter un cercueil avec des photos de l'ancien vice-président Joseph Boakai, l'un des favoris du scrutin.
Lawrence Yealue, qui dirige le groupe de la société civile Accountability Lab Liberia, s'est dit préoccupé par ce type d'incident si tôt dans la campagne.