Corée du Sud: le président Yoon poussé à la démission après son éphémère loi martiale

09:594/12/2024, Çarşamba
AFP
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol prononçant un discours pour déclarer la loi martiale à Séoul, le 3 décembre 2024.
Crédit Photo : Handout / Bureau présidentiel sud-coréen / AFP
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol prononçant un discours pour déclarer la loi martiale à Séoul, le 3 décembre 2024.

"Démission", "comptes à rendre" : le président sud-coréen Yoon Suk Yeol est mis dos au mur mercredi par l'opposition comme par son propre parti après avoir tenté mardi d'imposer la loi martiale, une mesure qu'il a été obligé d'abroger sous la pression.

M. Yoon, dont la cote de popularité était déjà extrêmement faible, avait annoncé l'instauration de la loi martiale lors d'une allocution surprise tard mardi, en accusant l'opposition de constituer des
"forces hostiles à l'État"
sur fond de désaccord sur le budget.

À l'annonce de cette décision, des troupes ont été déployées, et des hélicoptères de l'armée ont atterri sur le toit du parlement. Malgré cela, les députés se sont réunis en urgence pour adopter une résolution exigeant l'abrogation de la mesure, ce à quoi M. Yoon a fini par se plier après plusieurs heures.

Des centaines de manifestants s'étaient également rassemblés devant le parlement pour exiger le retrait du texte et la démission de M. Yoon.


La loi martiale, une première en plus de 40 ans dans le pays, impliquait la suspension de la vie politique, la fermeture du parlement et la mise sous contrôle des médias. Cette annonce a suscité inquiétude et désapprobation au niveau mondial, notamment des États-Unis, principal allié de Séoul face à la Corée du Nord, et de la Chine.

En Corée du Sud, le Parti démocratique (opposition) a exigé la démission de M. Yoon et menacé de lancer une procédure de destitution s'il ne quittait pas le pouvoir.


"Nous allons porter plainte pour rébellion"
contre le président et plusieurs hauts responsables, a annoncé le parti. Le Parti du Pouvoir au Peuple (formation de M. Yoon) a aussi réclamé des explications immédiates. Le chef de cabinet du président et des conseillers importants ont présenté leur démission collective mercredi matin, selon Yonhap.

La Confédération coréenne des syndicats, avec ses 1,2 million de membres, a appelé à une grève générale illimitée, estimant que M. Yoon avait
"signé sa propre fin au pouvoir"
. À la mi-journée, le président n'était toujours pas réapparu en public.

Dans la foulée de l'instauration de la loi martiale, 190 parlementaires ont voté contre la mesure, alors que des soldats tentaient d'investir la salle de session. Plus de 280 militaires ont fait irruption dans l'institution, selon Yonhap.


M. Yoon a finalement annoncé à la télévision la levée de la loi martiale et le retrait des troupes de la capitale, provoquant des cris de joie parmi les manifestants.

Cette tentative de loi martiale, un fait inédit depuis 1980, s'inscrit dans un contexte de tensions politiques exacerbées.


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