Corée du Sud: Yoon repousse les convocations de la justice, la Cour constitutionnelle entre en jeu

10:5316/12/2024, Pazartesi
AFP
Le nouveau président sud-coréen Yoon Suk Yeol.
Crédit Photo : JEON HEON-KYUN / POOL / AFP
Le nouveau président sud-coréen Yoon Suk Yeol.

Yoon Suk Yeol, président sud-coréen suspendu, a rejeté lundi les convocations judiciaires concernant les accusations de rébellion portées contre lui après sa tentative avortée d'imposer la loi martiale.

La Cour constitutionnelle a débuté l'examen de la motion de destitution votée par le Parlement samedi soir.


Accusé de violations flagrantes de la Constitution, M. Yoon, 63 ans, risque une peine de prison à perpétuité, voire la peine de mort, s'il est reconnu coupable. Suspendu de ses fonctions, il fait face à deux enquêtes, menées par le parquet et un groupe d'investigation spécial incluant l'agence anticorruption et le ministère de la Défense.

Déroulement des événements


Dans une proclamation nocturne le 3 décembre, Yoon Suk Yeol a surpris le pays en imposant la loi martiale et en mobilisant l'armée pour empêcher le Parlement de voter contre cette décision. Cependant, face à une opposition massive de l'Assemblée nationale et des manifestants, il a annulé sa décision quelques heures plus tard.


Le parquet a renouvelé lundi une convocation pour interroger l’ancien président, qui a refusé de s’y présenter la veille. Si Yoon persiste à ignorer ces convocations, un mandat d'arrêt pourrait être émis contre lui.


Enjeux constitutionnels et politiques


La Cour constitutionnelle doit se prononcer dans un délai de six mois sur la validité de la destitution. Si elle la confirme, une élection présidentielle devra être organisée dans les deux mois suivants. Pendant cette période, le Premier ministre Han Duck-soo assurera l'intérim.


Selon des experts, les preuves de violations constitutionnelles accumulées contre M. Yoon rendent peu probable un rejet de la motion, comme ce fut le cas en 2004 pour Roh Moo-hyun.

Les manifestations anti-Yoon continuent de croître, tandis que des groupes pro-Yoon, plus modestes, maintiennent également la pression dans les rues.


Réactions et conséquences


Plusieurs alliés de Yoon, dont des responsables militaires et des chefs du contre-espionnage, ont été arrêtés ces derniers jours pour leur rôle dans cette tentative de coup de force.


Han Dong-hoon, leader du Parti du pouvoir au peuple (PPP) – le parti de Yoon – a annoncé sa démission lundi, exprimant des regrets sur la loi martiale et dénonçant les
"théoriciens de la fraude électorale"
.

De son côté, Yoon avait justifié sa tentative de loi martiale en affirmant vouloir
"éliminer les éléments hostiles à l'État"
. Ses propos ont été critiqués pour avoir alimenté les discours extrémistes, affaiblissant davantage sa position politique.

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