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Daoudou Abdallah Mohamed, ancien ministre comorien et opposant au régime actuel, arrêté à Moroni.
L'opposant comorien Daoudou Abdallah Mohamed a passé la nuit en prison après avoir été placé en détention provisoire jeudi, accusé d'avoir "mis en danger" un policier et d'avoir appelé à contester l'élection présidentielle de janvier, ont indiqué vendredi plusieurs sources.
L'ex-ministre de l'Intérieur du président Azali Assoumani de 2016 à 2021, aujourd'hui âgé de 50 ans, avait contesté la réélection de M. Azali dès le premier tour, ce qui avait provoqué des affrontements dans l'archipel de l'océan Indien.
"Les accusations portées contre notre client confirment l'arbitraire et l'abus de pouvoir",
a réagi son avocat Said Larifou.
Les faits qui lui sont reprochés sont ridicules et leurs qualifications sont dignes de celles utilisées régulièrement par les régimes autoritaires.
M. Daoudou est accusé de
"mise en danger d'un agent de la force publique, de violence et de séquestration d'un agent"
lors d'une altercation, a précisé le procureur de la République, Ali Mohamed Djounaid.
Le leader du parti Orange, qui n'a pas encore reconnu l'élection controversée de M. Azali pour un troisième mandat, est également accusé d'avoir appelé
"à contester les résultats officiels, à désobéir aux lois du pays",
selon l'ordonnance de sa détention provisoire.
Le régime se prépare à célébrer en grande pompe l'investiture d'Azali Assoumani le 26 mai, alors qu'aucun des cinq autres candidats à la présidentielle ne l'a encore félicité.
Arrivé à la tête du pays pour la première fois en 1999 par un coup d'État, le colonel Azali est revenu au pouvoir en 2016. Il a officiellement obtenu 57,2% des voix en janvier, lui permettant de se maintenir jusqu'en 2029.
Mardi, M. Daoudou avait fait une déclaration en direct sur les réseaux sociaux dans laquelle il accusait des hommes de
Une
"voiture banalisée est stationnée en face de chez moi depuis trois jours, elle me surveille",
avait-il déclaré. C'est en se rendant à la gendarmerie pour déposer une plainte qu'il a été informé de sa garde à vue.
Son avocat affirme également que
"c'est plutôt notre client qui est victime depuis quelques jours de persécutions policières et de menaces publiques proférées"
par le président et ses ministres.
"Nous allons former un collectif d'avocats pour le libérer, ainsi que les autres prisonniers politiques aux Comores",
a-t-il ajouté, précisant qu'il préparait une
"plainte qui sera déposée à l'étranger pour séquestration".
L'élection présidentielle aux Comores, qui compte 870 000 habitants, a été mouvementée: après l'annonce provisoire des résultats, des émeutes ont paralysé le pays pendant plus de 48 heures, causant un décès par balle et plusieurs blessés. L'opposition avait dénoncé des fraudes massives et réclamé l'annulation du scrutin.
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