Burkina Faso : le nombre de femmes enlevées dans le Sahel réévalué à une soixantaine

21:2719/01/2023, jeudi
MAJ: 20/01/2023, vendredi
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Crédit photo: JOHN WESSELS / AFP
Crédit photo: JOHN WESSELS / AFP

Ce rapt qui n’a pas encore été revendiqué a été largement condamné sur le plan national et international.

Le nombre de femmes enlevées les 12 et 13 janvier courant dans la localité de Arbinda dans la province du Soum dans le Sahel burkinabè a été réévalué à
"une soixantaine de femmes et de nourrissons"
, a déclaré jeudi, le Procureur du Faso près le tribunal de grande instance de de Djibo, ajoutant qu’une enquête a été ouverte.
"Le 14 Janvier 2023, mon parquet a été informé par les officiers de police judiciaire du ressort de cas d'enlèvement d'une soixantaine de femmes et de nourrissons par des hommes armés non identifiés dans les encablures de la commune d'Arbinda"
, a indiqué le Procureur du Faso. Et d'ajouter:

Ces enlèvements auraient été effectuées les 12 et 13 Janvier 2023 respectivement dans les villages de Liki-Boukouma avec une quarantaine de victimes et de Sirigni avec une vingtaine de victimes.


Le Procureur a expliqué que des premiers éléments relatifs aux circonstances desdits enlèvements, il ressort que les victimes étaient à la recherche de feuilles et de fruits sauvages comestibles lorsqu'elles ont été appréhendées et conduites vers les localités de Gasseliki et Gorguel dans le Sahel.


"Au reçu de ces informations une enquête a immédiatement été ouverte à l'effet d'identifier et d'interpeller les auteurs"
, a-t-il assuré.

Le Mouvement burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) qui a dénoncé et condamné ces enlèvements dit avoir établi
"une liste, non exhaustive, de soixante-une (61) femmes enlevées, dont au moins vingt-six (26) âgées de moins de 18 ans".

Condamnation tous azimut

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a exprimé lundi son inquiétude suite à l'enlèvement de ces femmes et appelé à leur libération immédiate.


Mercredi, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, s’est dit
"préoccupé par le fait que les groupes armés prennent pour cible les femmes et les filles dans le cadre de leur stratégie visant à terroriser les communautés".

Des pays comme la France, les Etats-Unis et le Canada ont également appelé à la libération de ces femmes enlevées, dont on est sans nouvelles depuis une semaine, malgré les recherches engagés par les forces de défense et de sécurité et les supplétifs de l’armée.


La situation sécuritaire est marquée par des attaques terroristes depuis 2015 dans plusieurs régions du Burkina Faso. Ces attaques ont fait de nombreuses victimes et des milliers de déplacés internes, alors que plus de 40% du territoire échappe au contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels.


Selon le ministère en charge de l’Education, 679 structures éducatives ont été fermées à cause de l'insécurité affectant 1 076 155 élèves, selon les chiffres disponibles à la date du 31 décembre 2022.


En plus des multiples actions de réorganisation de l’armée, les autorités burkinabè ont lancé, le 24 octobre dernier, le recrutement de 50 000 combattants volontaires pour la défense de la patrie (VDP, les supplétifs de l’armée) pour soutenir la reprise de contrôle du territoire national.


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