Un fabricant d'armes appartenant à l'Etat indien a récemment livré des canons d'artillerie à la Birmanie, a déclaré mercredi un groupe d'activistes, qui redoute que ces armes soient utilisées par la junte dans sa répression contre la dissidence.
L'armée birmane a recours à des barrages d'artillerie ciblés et aveugles, ainsi qu'à des frappes aériennes contre les groupes d'opposition, selon les organisations de défense des droits humains, suscitant des appels internationaux à cesser de fournir des armes à la junte.
La Birmanie est en proie au chaos depuis le putsch de 2021 qui a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi et qui a fait plonger l'économie du pays.
En octobre, l'entreprise publique indienne Yantra India Limited a expédié dans le pays 20 canons de fusil de 122 millimètres, selon les données d'expédition obtenues par le groupe militant Justice for Myanmar.
Le destinataire de la cargaison, d'une valeur de 330.000 dollars, était Innovative Industrial Technologies Company Limited, basée à Rangoun, selon les données communiquées à l'AFP.
L'année dernière, cette société a remporté un appel d'offres de la junte pour installer et configurer des appareils de sécurité dans un centre de données, selon des documents vus par l'AFP.
Les canons ont probablement été utilisés pour fabriquer de l'artillerie pour l'armée, selon Justice for Myanmar.
L'AFP a contacté Yantra et Innovative Industrial Technologies pour obtenir des commentaires, mais elles n'ont pas répondu à ce stade.
L'AFP a aussi contacté un porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères pour un commentaire.
Plus de 3.000 personnes ont été tuées dans la répression depuis que l'armée a pris le pouvoir, selon un groupe de surveillance local.
Les efforts diplomatiques pour résoudre la crise ont échoué, la junte étant protégée aux Nations unies par ses proches alliés, la Russie et la Chine.
Le ministre indien des affaires étrangères, S. Jaishankar, a défendu les liens entre New Delhi et la junte, affirmant que l'Inde ne pouvait éviter de traiter avec son voisin en raison de problèmes transfrontaliers tels que le crime organisé.